Le refuge de la Charpoua, l'un des plus vieux et plus petits refuges des Alpes, a été entièrement démoli l'été dernier. Les ouvriers viennent d'entamer sa reconstruction à près de 3000 mètres d'altitude en vue d'une ouverture début juillet. Reportage.
À près de 3 000 mètres d’altitude, au pied des Drus, en plein cœur du massif du Mont-Blanc, les hélices des hélicoptères tournent en boucle ce mercredi matin. Pour cause, les parois du futur refuge de la Charpoua sont livrées pour être installées.
Fabriquées dans la vallée, elles sont réceptionnées ici, en altitude, par les ouvriers et assemblées en quelques minutes à peine : "Les gestes d’assemblage ont été répétés avant le jour J. Aujourd’hui, tout est prêt, tout arrive et par contre, on voit que c’est physique. Lors du montage, il ne faut pas perdre de temps. C’est du travail millimétré", explique Renaud Chevallier, l'architecte.
Ce chantier, hors norme, il a fallu le préparer : "C’était très compliqué, on a eu de longues conditions hivernales. Les équipes ont fait un gros travail de déneigement pour que l’on puisse en être là aujourd’hui."
Réécrire l’histoire
Le refuge de la Charpoua, tel qu’il existait depuis sa construction en 1904, a été entièrement démoli l’été dernier pour être reconstruit quasiment à l'identique.
En 120 ans d’existence, le chalet a vu défiler des générations d’alpinistes : "On est vraiment hyper attachés à conserver tout l'esprit de ce refuge qui a vu des ascensions exceptionnelles des Drus. On a gardé des bardages, notre but est de retrouver cette atmosphère que tous les alpinistes qui ont pu passer ici ont connu," confie l'architecte.
Pour garder l’esprit rudimentaire de la cabane, l’ancien mobilier a même été récupéré, numéroté et rénové par un menuisier pour être conservé et replacé dans ce nouveau refuge.
Un chantier à 330 000 euros
Le refuge comptait 12 couchages pour une surface de 24 m², désormais, il fera 40 m² et comptera 14 couchages : "Le refuge est agrandi afin de créer un espace de vie pour la gardienne. Une séparation est installée entre la salle à manger et le dortoir et le refuge sera doté d’une installation solaire le rendant autonome pour l’éclairage et le stockage des aliments", ajoute la mairie de Chamonix.
Le chantier, d’un coût total de près de 330 000 euros, est financé par la mairie de Chamonix. Le refuge pourrait de nouveau accueillir des alpinistes d'ici le 1er juillet 2023.