Avec le confinement imposé pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, les violences conjugales se multiplient. En Haute-Savoie, l'association Espace femmes Geneviève D. fait tout pour continuer à venir en aide aux victimes.
Avec la mise en oeuvre du confinement pour lutter contre l'épidémie de coronavirus le 17 mars dernier, les victimes de violences conjugales ont plus que jamais besoin d'aide. L'association Espace femmes Geneviève D., basée en Haute-Savoie, reste mobilisée pour continuer de les accompagner.
"Plus on avance dans ce confinement, plus les femmes qui ont tenté de se maintenir dans des situations de danger n’en peuvent plus", confie Agnès Van Den Eshof, directrice de l'association. "Même en courbant l’échine ça devient très compliqué pour elles."
10 femmes et 15 enfants "mis en sécurité"
Si les règles du confinement rendent la communication plus difficile pour certaines femmes privées d'ordinateur, de connexion internet ou parfois même de téléphone, Espace femmes a enregistré une hausse du nombre d'appels. Depuis début mars, l'association a géré 56 situations d’urgence.
Avec les contraintes liées au confinement, les démarches administratives sont rallongées mais l'association avait anticipé en sensibilisant dès le début les bailleurs sociaux, les mairies du département et le conseil départemental de la Haute-Savoie. Très vite, des chambres et des appartements ont été mis à disposition. Au total, l'association haut-savoyarde a ainsi pu mettre en sécurité 10 femmes et 15 enfants depuis le début du confinement.
A cela s'ajoute un accompagnement quotidien, qui consiste à faire des courses pour celles qui en ont besoin ou à leur apporter des attestations de déplacement dérogatoire. Un soutien bienvenu pour Clara, victime de violence conjugale. "C'est important de partager notre peine pour pouvoir sortir de cette violence", témoigne-t-elle. "Ca nous donne de la force".
La justice reste "vigilante"
En Haute-Savoie, une dizaine d'auteurs de violences conjugales ont été poursuivis par la justice depuis le début du confinement. Si ces chiffres sont en deçà d’une activité habituelle, ils dissimulent une réalité plus complexe. Car dans le huis clos familial, il est parfois compliqué de s'isoler pour téléphoner et faire un signalement.
La procureure de la République d'Annecy Véronique Denizot se dit "vigilante" à une telle situation. "Nous sommes sensibilisés à la violence conjugale et à la violence envers les enfants", déclare Véronique Denizot."Je pense que ce confinement crée des conditions tout à fait nouvelles pour un certain nombre de concitoyens. Potentiellement, nous avons en risque certains de nos aînés".
Une hausse des signalements en France
Jeudi 16 avril, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, indiquait "une hausse des signalements [de violences conjugales] auprès des forces de l'ordre".
"Sur notre plateforme qui s'appelle Arrêtons les violences, il y a eu cinq fois plus de signalements qu'habituellement pendant la période de confinement", précisait la secrétaire d'Etat. Selon elle, les points d’accueil et d’écoute des femmes installés dans les centres commerciaux ont permis de protéger "plus de 60 femmes" par des associations.
Comment contacter l'association "Espace femmes Geneviève D."?
- Par téléphone : 04.50.97.61.90 de 13h30 à 17h, du lundi au vendredi
- Par mail : espacefemmes74@gmail.com