A compter de ce jeudi 3 septembre, le moteur de recherche covoiturage-leman.org centralise toutes les offres de covoiturage du Bassin Lémanique. Des actions sont également prévues pour sensibiliser les travailleurs français et les employeurs suisses. C'est un projet politique transfrontalier.
Des études ont permis de constater que sur 100 frontaliers entrant dans le Bassin Lémanique en voiture, 80 sont seuls dans leur véhicule, et que la pratique du covoiturage reste aujourd’hui sur un fonctionnement ponctuel, marginal. Face à ce constat, Français et Suisses ont décidé de s'allier pour encourager la pratique. Ce sont donc des politiques qui ont poussé le dossier: les Départements de la Haute-Savoie et de l’Ain, les cantons de Vaud et de Genève, Chablais Région (Canton du Valais) et le Groupement Local de Coopération Transfrontalière Transports Publics.
Tous font le même constat: le Bassin Lémanique est marqué par une forte croissance démographique et le nombre de frontaliers travaillant en Suisse a été multiplié par deux en 12 ans (44.500 en 2002; 99.879 fin 2014). 72% de ces frontaliers travaillent dans le canton de Genève, 25% dans le canton de Vaud et 3% dans le canton du Valais.
Dans ce contexte, les déplacements sont en forte hausse tant pour des motifs professionnels que personnels, ce qui entraîne une saturation aux heures de pointe de nombreux axes routiers, notamment au niveau de la frontière, et un risque d’augmentation de la pollution. Tant du côté français que du côté suisse, on subit les mêmes ralentissements entre 6h30 et 9 heures le matin, puis à nouveau en fin de journée.
Un portail intuitif
"Le site covoiturage-leman.org a été conçu pour être le site de référence pour la pratique du covoiturage dans le Bassin Lémanique, en proposant un accès direct et centralisé aux offres de trajets frontaliers", explique Véronique BAUDE, vice-présidente du Conseil départemental de l'Ain.
"Fluidifier les échanges dans notre région est impératif pour préserver son dynamisme économique et la qualité de vie qu'elle offre. Cela implique à la fois des investissements publics pour les transports publics et la route, qui sont en cours et planifiés, mais également un appel à la responsabilité des individus et des entreprises", ajoute Nuria GORRITE, Conseillère d'Etat du Canton de Vaud.
Pour Virginie DUBY-MULLER, députée UMP de Haute-Savoie et vice-présidente du Conseil départemental, "ce projet est une initiative collective, portée de part et d'autre du territoire franco-suisse qui montre que nous savons travailler au-delà des logiques de frontières".
"Nous avons souhaité développer une campagne de promotion du covoiturage intégrant pleinement les entreprises à nos démarches: elles sont la clef de voûte de notre dispositif", précise Luc BARTHASSAT, Conseiller d'Etat de la République et Canton de Genève, "le covoiturage est une solution qui bénéficie directement aux employés, mais aussi aux employeurs, aux entreprises pour lesquels le transport de marchandises comme de personnes est un outil quotidien, et à l'ensemble des habitants de notre territoire qui peuvent espérer une amélioration de leur qualité de vie grâce à la diminution des nuisances sonores et à l'amélioration de la qualité de l'air. "
Le budget total du projet est de 950.000 euros dont 505.000 euros côté français (avec des fonds européens) et 445.000 euros côté suisse.