Quand le vote extrémiste gagne du terrain en Suisse, les Français sont souvent les premiers à commenter. Cette fois, c'est en France que l'extrême droite gagne du terrain à l'issue du scrutin européen. Alors, qu'en disent nos voisins?
Le titre "La secousse europhobe marque l'UE" du quotidien romand "La Liberté", basé à Fribourg, donne le ton sur ce que la presse suisse pense après la déferlante frontiste en France. Le quotidien 24 Heures de Lausanne insiste sur le fait que la France est "le seul grand pays de l'Union européenne où un parti souverainiste et anti-européen, le Front national de Marine Le Pen, arrive en tête avec 25%."
Dans "Le Temps", un éditorial intitulé "Le signal" note que la victoire du FN constitue "un coup de semonce historique avec l'europhobie nationaliste made in France". Le quotidien suisse assure malgré tout: "nous sommes convaincus que le jugement sévère qu'une frange importante des électeurs porte à l’Europe est réversible."
Pour "Le Matin", "avec ce succès inédit, Marine Le Pen crée le choc et prend date pour la présidentielle de 2017."
"La Tribune de Genève" se lance pour sa part dans une démonstration risquée. Pour Bernard Bridel, "le renforcement des eurosceptiques peut être une chance formidable pour le Parlement de Strasbourg de relancer l'Europe", écrivent nos voisins, "Pourquoi? Simplement parce que la présence d'anti-européens de tout poil forcera chacun à parler clair, à confronter ses idées à celles des autres. A préciser ses positions sur le projet européen. Une vie parlementaire avec de fortes oppositions pourrait donner un second souffle à l'assemblée et à la construction européennes. C'est tout le mal qu'on souhaite à l’UE."
Sur son site internet, "La Tribune" évoque aussi la présence de la croix suisse en tête du site internet du FN. Nos confrères expliquent que "Fort de sa victoire aux élections européennes, le parti de Marine Le Pen souhaite s'inspirer du vote suisse du 9 février et demande un référendum contre "l'immigration de masse"". Sur le même site internet, on relève aussi un article sur les réseaux sociaux où des politiciens genevois établissent un parallèle entre Front National et le Mouvement Citoyen Genevois.