Action spectaculaire des militants d'ANV Vallée de l'Arve ce mardi 6 avril. Ils ont planté 85 croix dans la pelouse de la préfecture de la Haute-Savoie pour rappeller les effets meurtriers de la pollution dans la vallée de l'Arve et la responsabilité des pouvoirs publics.
Ce mardi matin, les militants d’ANV / Alternatiba Vallée de l’Arve ont planté 85 croix dans la pelouse de la préfecture d'Annecy afin de symboliser les 85 personnes qui décèdent prématurément de la pollution aux particules fines chaque année dans la vallée de l’Arve. Ils réclament la mise en oeuvre des mesures décidées dans le PPA2 (Plan de Protection de l'Atmosphère) pour lutter contre la pollution.
Depuis le 18 décembre 2020, au sein de leur campagne “On nous enfume”, les militants d’ANV-COP21 Vallée de l’arve interpellent les collectivités publiques via des actions de désobéissance civile et courriers pour que, selon leurs termes, “l’inefficacité chiffrée sur le premier plan de protection de l’atmosphère ne se répète pas sur la seconde version”. Ils réclament notamment la transparence de l’information par l’organisation d’au moins une réunion publique par an. Mais pour l'instant, pas de réponse de la préfecture.
“ Après 4 mois d’interpellations, afin que les mesures passent au stade d’actions, et qu’on mette concrètement le pied à l’étrier de ce PPA2, la préfecture n’a même pas pris le temps de nous répondre. C’est révélateur de l’importance que le préfet accorde à ses concitoyens et concitoyennes, victimes chroniques de la pollution de l'air”, déplore Nicolas Orsier.
Magalie Bellet rappelle la motivation première de leur campagne : “nous ne sommes pas là (...) par gaieté de cœur, nous demandons simplement à la préfecture, la mise en application du plan qu’elle a elle-même signé. Ces 85 croix, qui ne représentent malheureusement que les dégâts des particules fines et non l’ensemble des polluants, viennent rappeler les conséquences de leur inefficacité.”
En novembre 2020, des militants avaient obtenu une première victoire devant le tribunal administratif de Grenoble. La justice avait reconnu la "carence fautive" de l'État dans la lutte contre la pollution en vallée de l'Arve, sans pour autant le condamner, "faute de lien direct et certain entre la pollution et les maladies des plaignants". Les plaignants ont fait appel.