Le projet de remise en service de la ligne du Tonkin, en Haute-Savoie, entre dans une nouvelle phase. Les études d'avant-projet étant rendues, la parole va bientôt être donnée aux habitants. Plusieurs scénarios sont sur la table.
C'est le chaînon manquant pour boucler le tour du lac Léman. Et l'horizon semble s'éclaircir pour le RER Sud-Léman, un projet de liaison ferroviaire entre Evian-les-Bains et Saint-Gingolph (Haute-Savoie), à la frontière suisse. Les études techniques de remise en service de la ligne, quelque 17 km de voie désaffectée depuis 1998, ont été bouclées fin 2022.
La réouverture de ce tronçon permettrait de "désenclaver le réseau ferroviaire du Chablais" en offrant "une alternative de mobilité performante et respectueuse de l'environnement", font valoir les porteurs de ce projet à 260 millions d'euros. Le dossier va désormais entrer dans une nouvelle phase avec la saisine de la commission nationale du débat public, ouvrant la voie à l'enquête publique au cours de laquelle les habitants pourront faire part de leur avis.
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"Dans le cadre du grand débat, on a l'obligation de proposer plusieurs scénarios pour que la population puisse se décider sur celui de son choix. Notre priorité sera la prolongation, soit du service du côté des Chemins de fer suisses (CFF), soit du Léman Express", explique Cyril Pellevat, sénateur Les Républicains de Haute-Savoie et président du comité de pilotage RER Sud-Léman.
L'exemple du Léman Express
Car plusieurs solutions ont été étudiées, dont la mise en place d'un tramway, d'un tram-train ou encore d'un bus à haut niveau de service. L'entrée en service, en 2019, du Léman Express a fait figure d'accélérateur du projet. Le rapide succès du RER transfrontalier a démontré la capacité des automobilistes à abandonner leur voiture lorsque des alternatives étaient mises en place.
Chaque jour, quelque 10 000 véhicules transitent sur l’unique route départementale reliant le Valais à Evian, créant d'importants embouteillages. Ce tronçon réaffecté pourrait donc offrir une alternative aux travailleurs frontaliers du bout du lac.
La volonté, c'est de faire un report des automobilistes vers le train.
Cyril Pellevat, sénateur LR de Haute-Savoie et président du comité de pilotageà France 3 Alpes
"Le Chablais fait partie des trois pôles de Haute-Savoie qui gagnent énormément d'habitants, avec une attractivité de la Suisse. On a aussi l'aspect touristique. La volonté, c'est de faire un report des automobilistes vers le train", argumente Cyril Pellevat.
Les études d'avant-projet ont établi une prévision de fréquentation à 4 000 voyageurs quotidiens dès sa mise en service. "Des chiffres qui sont supérieurs à certaines métropoles comme Lyon", avance le sénateur. La consultation devrait être en marche dans un an. Un parcours administratif, certes, loin d'être terminé, mais la réhabilitation de ligne dite du Tonkin pourrait reconnecter la Haute-Savoie à la Suisse d'ici à 2030. Plus de trente ans après sa fermeture.
