Du lisier a été déversé devant les locaux de France nature environnement, à Pringy, dans la nuit de dimanche à lundi. L'action serait en lien avec la suspension d'un arrêté préfectoral sur l'abattage de bouquetins contre lequel l'association s'était mobilisée, provoquant la colère de certains éleveurs.
"On en a marre de ces méthodes." Les responsables de l'association France nature environnement en Haute-Savoie sont excédés. Ils ont été alertés par les gendarmes dans la nuit de dimanche à lundi 23 mai alors qu'une grande quantité de lisier venait d'être déversée devant leurs locaux de Pringy.
Des voitures qui se trouvaient sur le parking ainsi que la façade du bâtiment ont été touchées. Selon un salarié de l'association, il ne fait aucun doute que cette action intervient à la suite de la suspension d'un arrêté préfectoral sur l'abattage de bouquetins dans le massif du Bargy.
France nature environnement et d'autres associations avaient déposé un recours en justice contre l'arrêté qui prévoyait jusqu'à 170 abattages indiscriminés afin de lutter contre la brucellose. La mesure a été suspendue par le tribunal administratif de Grenoble, provoquant la colère des principaux syndicats agricoles.
Enquête en cours
"Certains éleveurs ne respectent pas les décisions de justice et les études scientifiques", regrette ce même salarié de l'association qui souhaite rester anonyme. "C'est regrettable qu'on ne se batte pas ensemble, avec les éleveurs. La capture et l'euthanasie des animaux malades, ça fonctionne. Nous allons continuer de défendre cette position."
L'un des auteurs aurait été identifié selon l'association qui a déposé plainte ce lundi matin. La gendarmerie a ouvert une enquête, confiée à la communauté de brigades d'Annecy-Meythet. Les militaires n'étaient pas en mesure de confirmer lundi matin qu'un suspect avait été entendu. Mais un gradé confirme que les faits pourraient être en lien avec la suspension de l'arrêté sur l'abattage de bouquetins.
Les locaux de l'association faisaient l'objet d'une surveillance régulière des forces de l'ordre depuis la décision du tribunal administratif. Les gendarmes ont été alertés vers 1h30 du matin par des témoins ayant entendu des bruits de tracteurs. Sur place, ils ont contrôlé plusieurs engins agricoles. Le parquet d'Annecy est chargé de diligenter l'enquête.