Les plaignants dénoncent le projet autoroutier visant à désenclaver le Chablais français, le considérant en décalage avec l'urgence climatique. L'autoroute ferait également doublon avec le tout nouveau Léman Express, dont les effets n'ont pas encore été mesurés.
Lors de son passage en Haute-Savoie pour parler écologie, Emmanuel Macron est parvenu à éviter le sujet de l'autoroute du Chablais. Vendredi, la ville de Genève et deux associations environnementales françaises ont annoncé le dépôt devant le Conseil d'Etat de recours contre ce projet, qu'ils considèrent comme "aberrant à l'heure de l'urgence climatique".
Cette démarche conjointe vise, donc, la future A412 censée relier les commune de Machilly et Thonon-les-Bains sur 16 km, et dont la déclaration d'utilité publique a été signée le 24 décembre dernier par le Premier ministre Edouard Philippe.
La construction pourrait débuter "dès 2022", précisent dans un communiqué commun l'Association de Concertation et de Proposition pour l'Aménagement et les Transports (ACPAT), Action Abandon Autoroute Chablais (3AC) et la Ville de Genève à laquelle s'associe celle de Carouge (canton de Genève).
"Faire renaître un tel projet à l'heure de l'urgence climatique est aberrant. En effet, moins de 10 jours avant le feu vert du Premier Ministre, était inauguré le Léman Express, RER transfrontalier effectuant sensiblement le même trajet que la future autoroute. Un doublon sur lequel la Ville de Genève attaque la décision de l'Etat français", expliquent les recourants.
Un projet "climaticide"
Ces derniers soulignent en ce sens de "graves contradictions" du gouvernement, rappelant la série de mesures du "tournant vert" affirmé par le président français mercredi à l'issue d'un Conseil de défense écologique, puis lors d'un déplacement sur le Mont-Blanc.
Dans leurs recours contre un projet "climaticide", 3AC et l'ACPAT expliquent qu'il s'agit d'attaquer "des études d'impact faussées et des répercussions sanitaires importantes sur les riverains".
"La France a récemment été condamnée par la Cour européenne de justice pour '"dépassements systématiques et persistants de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d'azote (NO2) depuis 2010", dans 12 zones, dont la vallée de l'Arve en Haute-Savoie. Des gaz émis majoritairement par... le transport routier", rappellent encore les recourants.
D'autres associations devraient aussi déposer un recours devant le Conseil d'Etat pour la même raison "dans les prochains jours", ont-ils annoncé.