Les travaux de l'autoroute du Chablais, censée "désenclaver" le secteur, devraient commencer sous peu. Le gouvernement vient de donner son accord, mettant sur les rails un projet souvent critiqué.
Le projet était dans les cartons depuis une vingtaine d'années. Étudié, remanié, retardé... Il a finalement été déclaré d'utilité publique par le Premier ministre Edouard Philippe, donnant le feu vert au lancement des travaux de l'autoroute du Chablais, entre Thonon-les-Bains et Machilly (Haute-Savoie).
"Sont déclarés d'utilité publique les travaux de création d'une liaison autoroutière à 2x2 voies (...) sur une longueur d'environ 16,5 kilomètres, conformément au plan général des travaux", peut-on lire dans ce décret paru au Journal officiel mardi 24 décembre. La desserte, ayant pour but de "désenclaver le Chablais", prévoit notamment la mise à péage et la suppression de deux passages à niveau à Perrignier. Elle portera le nom d'A412.
Le décret du 24 décembre 2019 déclarant d'utilité publique les travaux de création d'une liaison à 2 × 2 voies entre Machilly et Thonon a été publié au #JournalOfficiel. Nouvelle étape dans le désenclavement du #Chablais dont je me félicite ! https://t.co/omNbK7BWYg
— Loïc Hervé, Sénateur de la Haute-Savoie ???? (@loichervepublic) December 27, 2019
L'aboutissement du projet ne faisait plus vraiment de doute depuis que le commissaire enquêteur avait rendu un avis favorable, en octobre 2018. L'enquête publique "a permis de recueillir au total 10 304 observations (sur registres papier et par voie dématérialisée), montrant de façon très majoritaire le souhait des habitants et de tous les acteurs économiques d’améliorer la circulation dans le Chablais", avait précisé la préfecture de Haute-Savoie dans un communiqué.
Impact environnemental critiqué
Le projet reste toutefois vivement critiqué dans son volet environnemental. Les élus régionaux du Rassemblement citoyens écologistes et solidaires (RCES) voient un "non-sens écologique" dans la construction de cette infrastructure qui "va déverser des dizaines de milliers de voitures dans l'Etat de Genève", estimait Fabienne Grebert.
En janvier 2018, l'autorité Environnementale émettait également un avis réservé au sujet des impacts sur les zones naturelles de cette autoroute, relevant "des insuffisances sur l’évaluation des impacts et sur les mesures de compensation à la destruction d’habitats naturels constituent une faiblesse majeure dans la démonstration de l’utilité publique du projet." Finalement validée, l'autoroute devrait voir le jour en 2024 si le calendrier est respecté.