La France devrait savoir mercredi si elle est encore dans la course pour organiser les JO d'hiver 2030 dans les Alpes. Le président du CIO est attendu cette semaine à Paris pour une commission visant à départager les candidatures suisse, française et suédoise.
L'heure de vérité pour la candidature des Alpes. Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach est attendu à Paris cette semaine pour une commission exécutive lors de laquelle sera décidé d'écarter ou non la candidature française pour les JO d'hiver 2030.
Malgré la proximité de cette réunion avec les JO de Paris 2024, qui auront lieu dans moins de huit mois, ce sont bien les Jeux olympiques d'hiver qui devraient être au cœur de l'attention de cette commission qui se tient dans la capitale française du mercredi 29 novembre au vendredi 1er décembre.
C'est d'ailleurs la question qui taraude le microcosme olympique français ces dernières semaines : la France va-t-elle réussir à faire la passe de deux ? Après avoir obtenu l'organisation des JO d'été pour 2024, elle saura mercredi si elle est encore dans la course pour organiser des JO d'hiver six ans plus tard. Une étape décisive.
"Trois gros clients" aux JO 2030
Selon le programme prévisionnel du CIO, la commission du futur hôte pour ces Jeux d'hiver présentera mercredi ses recommandations aux membres de la commission exécutive pour les éditions 2030 et 2034.
Salt Lake City, qui a déjà organisé des JO d'hiver en 2002, a fait connaître "sa préférence pour 2034", et n'a pas de concurrent connu, avait assuré Karl Stoss mi-octobre à Bombay (Inde), le président autrichien de cette commission. Restent donc en lice pour 2030, les candidatures suisse, française et suédoise, "trois gros clients", selon une source proche du mouvement olympique français.
Le CIO va choisir d'entrer ou non dans une "phase de dialogue", avec un ou plusieurs candidats, signifiant officiellement pour la ou les candidatures écartées de ce dialogue, la fin du rêve. Une décision particulièrement attendue du côté français, le président du Comité olympique français David Lappartient ayant multiplié les déclarations faisant état de sa "confiance" quant à la réussite du projet porté par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Les Alpes françaises ont déposé leur dossier au CIO le 7 novembre, avec le soutien de l'Etat français, en présence du champion olympique de biathlon Martin Fourcade et de la championne de ski paralympique Marie Bochet.
"Clairement, s'ils ne sont pas choisis, ce serait une petite claque. Le dossier français est solide, mais les deux autres aussi. Ça risque d'être serré", pronostique cette source proche du mouvement olympique, alors que des voix se sont élevées pour demander des Jeux respectueux de l'environnement.
Une vingtaine d'ONG, des élus, des athlètes et des scientifiques ont formulé une quinzaine de propositions pour que ces JO d'hiver soient "compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques pour les populations et les territoires".
Un agenda et beaucoup d'interrogations
Malgré les enjeux de la candidature alpine, la venue de Thomas Bach à Paris ne peut se dissocier des JO parisiens qui devraient constituer bien plus qu'une toile de fond pour le dirigeant allemand lors de son passage. Le président du CIO va en effet atterrir dans la capitale en pleine polémique sur le sujet très sensible des transports, et une passe d'armes assez corsée dans les hautes sphères.
La maire de Paris Anne Hidalgo a en effet jeté un très gros pavé dans la mare en affirmant mercredi que les transports franciliens ne seront pas "prêts" pour les JO. Une pique qui a déclenché l'ire de la présidente de région Valérie Pécresse, du ministre des Transports Clément Beaune et de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, fissurant l'union sacrée - certes fragile - qui régnait depuis plusieurs mois autour des Jeux.
Thomas Bach doit inaugurer mardi dans la soirée le nouveau look olympique de l'Hôtel de ville avec la maire de Paris, mais aussi Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation des JO. Pour le reste, l'agenda de Thomas Bach comporte beaucoup d'interrogations.
En dehors de sa présence annoncée à un sommet des villes olympiques à l'hôtel Pullman Tour Eiffel en début de semaine, et d'une très probable visite du village olympique vendredi, rien n'a filtré sur une éventuelle rencontre avec Emmanuel Macron qu'il avait croisé lors d'une visite en juin.