Le changement climatique a eu d'importantes conséquences sur les glaciers alpins en 2023, indique le rapport annuel de Copernicus, l'observatoire européen pour le climat, publié ce lundi 22 avril. En deux ans, les glaciers des Alpes ont perdu environ 10 % de leur volume.
Les années se suivent et se ressemblent pour les glaciers alpins. Après une année 2022 record, l'état des glaces dans le massif des Alpes s'est de nouveau détérioré, selon le rapport annuel de l'Observatoire européen pour le climat, Copernicus, publié ce lundi 22 avril.
Au cours de l’année hydrologique 2022/2023 (allant du 1er octobre avec le début de la saison hivernale au 30 septembre avec la fin de la saison estivale et des fontes, ndlr), les glaciers de toutes les régions européennes ont connu une perte de glace, indique le rapport.
"Les Alpes sont l'une des régions du monde où les glaciers reculent le plus rapidement, aux côtés de l'Islande, du sud des Andes, de l'Alaska, de l'ouest du Canada et de l'ouest des États-Unis. Dans les Alpes, 2023 a été une nouvelle année exceptionnelle en termes de perte de glace à cause d'une accumulation hivernale inférieure à la moyenne et à une forte fonte estivale", explique le document.
🌍🔬 Today, #CopernicusClimate and @WMO release the 2023 #ESOTC report. It details climate conditions, key events, their impacts, and discusses climate policy and action with a focus on human health.
— Copernicus ECMWF (@CopernicusECMWF) April 22, 2024
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Cette fonte s'explique notamment par des mois d'août et de septembre "exceptionnellement chauds". Ces températures ont fait de lourds dégâts : "En Suisse, les glaciers ont perdu 4 % de leur volume de glace en 2023, après une perte de 6 % en 2022. (...) Cela signifie qu'au cours des deux dernières années, les glaciers des Alpes ont perdu environ 10 % de leur volume."
L'année 2022 en Suisse avait "pulvérisé" tous les records de fonte, avait noté à l'époque une commission d'experts de l'Académie suisse des sciences naturelles. Les glaciers suisses n'avaient jamais perdu autant de leur volume : 3 kilomètres cubes ont fondu, soit 6 % de la glace restante. "L'année 2022 redéfinit la donne, car jusqu'alors, une perte de 2 % était déjà considérée comme extrême", avait souligné l'Office fédéral de l'environnement.
Des chutes de neige moins importantes
Selon le rapport Copernicus, l'année 2023 a également été marquée par des chutes de neige de plus en plus rares en Europe, à part quelques exceptions près, notamment en Scandinavie : "Le reste (du continent) a globalement connu un nombre bien inférieur à la moyenne de jours de neige en hiver" sur la période 1991-2020.
Comme pour la fonte des glaciers, les conséquences peuvent être lourdes pour l'environnement : "Conjugué aux vagues de chaleur et aux températures supérieures à la moyenne, le manque de neige peut contribuer à des conditions de sécheresse. La fonte des neiges au printemps et en été constitue une source d'eau importante pour de nombreux fleuves européens", conclut le document de l'observatoire européen.