Avec une trajectoire loin de respecter la limite de +1,5°C fixée par l'accord de Paris, le climat va continuer d'évoluer vers une augmentation des températures dans l'Hexagone, alerte Méteo France dans un récent rapport. L'Occitanie va ainsi voir son climat considérablement se réchauffer.
Imaginez dans la région de Toulouse des températures moyennes de 16 degrés en janvier, 26 en octobre. Cinq jours de pluie maximum en hiver et à l'automne, trois au printemps.
C'est le climat actuel de Séville en Andalousie. Un climat similaire à celui que prévoit un récent rapport de la TRACC, la trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique établie par l'Etat sur les bases des rapports du GIEC.
Climat plus chaud, moins de pluie
Des conclusions recoupées par le nouveau rapport des climatologues de Météo-France et du Centre National de Recherche Météorologique (CNRM). D'ici 2100, "la température moyenne annuelle sur la France pourrait atteindre 14,2°C avec des pointes à 15°C sur l'agglomération parisienne", "au-delà de 18°C sur la moitié sud", comme de nos jours en Andalousie, explique ainsi Météo-France.
Dans cette nouvelle étude publiée début décembre, les scientifiques y détaillent l'évolution attendue des températures et des précipitations en France, afin que les pouvoirs publics, les entreprises et la population anticipent leurs conséquences pour les logements, les transports et les politiques publiques. Au fil des pages de la publication, plusieurs cartes de la métropole montrent le réchauffement potentiel région par région à l'horizon 2030, 2050 et 2100.
Saison par saison, "le réchauffement est plus marqué en été qu'en hiver, de l'ordre de 1°C". Sur les précipitations futures, plus fortes ou plus faibles selon les régions, l'incertitude demeure pour une large partie de l'Hexagone. "Sur l'extrême Sud-Ouest, on a une majorité de simulations qui annoncent un signal à la baisse" des pluies, a expliqué Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint de la climatologie de Météo-France, lors d'un point presse.
Des oliviers à la place des vignes?
Une telle évolution du climat aura des conséquences sur l'agriculture. Des oliviers résisteront peut-être mieux que la vigne déjà éprouvée par le stress hydrique ces dernières années.
Ces enseignements sont la déclinaison de simulations basées sur la "Trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique" (TRACC), un scénario retenu par le gouvernement qui doit s'imposer à toutes les politiques publiques. Cette TRACC impose à la France de se préparer, quels que soient ses efforts de réduction de gaz à effet de serre, à ce que le climat en métropole se réchauffe de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100 par rapport à l'époque préindustrielle.
En 2024, les jours plus chauds que la normale ont été 2 fois plus nombreux que les jours plus froids.
— Météo-France (@meteofrance) December 19, 2024
Sur une large moitié est, les températures en moyenne sur 2024 sont +1 à +1.3 °C au-dessus des normales. La pluviométrie est excédentaire sur toutes les régions sauf en Corse. pic.twitter.com/Oh5706vE8K
En Occitanie en général, il faut s'attendre à des étés plus chauds et des conditions de sécheresses accrues. Cette projection à +4°C correspond à une évolution envisageable du climat en France si celui de la planète entière augmentait de 3°C au cours du siècle, car le réchauffement est accentué sur les continents, en particulier aux latitudes des régions tempérées et aux pôles.
Les politiques actuelles de réduction de gaz à effet de serre emmènent le monde vers un réchauffement "catastrophique" de 3,1°C au cours du siècle, selon l'ONU Environnement.