Les malfaiteurs avaient braqué en Suisse -dans la nuit du 23 au 24 mai- un fourgon appartenant à la société de transports de fonds Loomis, contenant entre 40 et 45 millions de francs suisses (37 à 41 millions d'euros). Quatre heures plus tard, ils étaient appréhendés par la BRI de Lyon.
C'est une conférence de presse rare : côte à côte, face aux micros, Marc Cimamonti, procureur de la République de Lyon et Francis Choukroun, directeur interrégional de la police judiciaire de Lyon. Les deux hommes n'ont pas pour habitude -et c'est un euphémisme- de s'épancher dans la presse locale ou nationale.
Mais cette fois, ils ont fait une exception pour revenir sur cette affaire hors norme : le braquage en Suisse d'un fourgon de transport de fonds avec près de 40 millions d'euros à son bord et l'interpellation "sans casse" quatre heures plus tard des auteurs présumés dans une maison en Haute-Savoie.
Un fourgon immobilisé sur l'autoroute
Dans la nuit du 23 au 24 mai, les malfaiteurs -dont deux Lyonnais qui étaient surveillés depuis l'été 2016 par les forces de l'ordre- ont pris la direction de la Suisse pour braquer un fourgon appartenant à la société de transports de fonds Loomis, contenant entre 40 et 45 millions de francs suisses (37 à 41 millions d'euros), sur l'autoroute A1 dans le canton de Vaud, à proximité de Nyon. Trois véhicules ont été utilisés pour immobiliser le fourgon, et les hommes lourdement armés ont feint de détenir des explosifs pour faire ouvrir le fourgon.
Le véhicule a ensuite été dérouté de l'autre côté de la frontière, dans le secteur de Divonne-les-Bains (Ain). Les malfaiteurs ont ensuite incendié le véhicule puis pris la fuite. Les deux convoyeurs, entravés, étaient parvenus à se libérer et à donner l'alerte, sans avoir été blessés.
Deux Lyonnais sous surveillance
Le mouvement vers la Suisse des deux suspects, scruté par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) de Lyon, met en branle la machine policière, comme ce fut le cas à de nombreuses reprises avant, mais sans succès. Mais cette fois, les Suisses signalent le braquage tout récent et les policiers lyonnais soupçonnent un lien de cause à effet.
Ils décident alors de planquer autour d'une maison près d'Annecy, que les moyens de surveillance ont mise en évidence. Un pari gagnant puisque sept personnes y sont interpellées, avec une quantité de billets colossale. Francis Choukroun, patron de la police judiciaire, avouera n'en avoir jamais vu autant d'un coup.
La suite sera judiciaire, avec 7 hommes qui nient les faits, font valoir leur droit à garder le silence ou avancent des explications vaseuses sur leur présence en même temps que le butin et des armes de guerre. Si leur culpabilité est avérée, ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.