"On marche sur la tête" : en Haute-Savoie, l'éleveur des 19 bisons fugueurs devra payer les frais d'abattage

Dix-neuf bisons ont été abattus après s'être échappés de leur domaine d'élevage en Haute-Savoie, ce vendredi 19 juillet. Une opération qui devra être remboursée par l'éleveur, Dominique Muffat-Méridol, indigné par la tournure des événements.

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Après avoir divagué près de deux jours autour de leur domaine d'élevage, 19 bisons ont été abattus près de Megève (Haute-Savoie), vendredi 19 juillet. Cette opération "certainement pas agréable, mais nécessaire" s'est déroulée à 9 heures sur le secteur du Mont-Joux, indique la préfecture. Le propriétaire des bisons fugueurs est maintenant "redevable de leur fuite et des frais engagés pour les opérations" de la matinée.
 
Le troupeau a dû être abattu car il représentait une "situation de danger" pour les riverains et les randonneurs, a précisé le préfet Pierre Lambert. Les agents ont utilisé des modérateurs pour atténuer le bruit des tirs. Ces 19 bêtes, dont deux bisonneaux, représentaient la quasi-totalité des bêtes de l'éleveur Dominique Muffat-Méridol, du domaine de la Sasse. Il les élève, les abat, et sert leur viande dans son restaurant. En plus de la perte engendrée par l'abattage, il devra s'acquitter de la somme avancée par les services de l'Etat.

Pour lui, cette affaire est "une honte, on est dans l'absurdité de la réglementation (...) on marche sur la tête", a-t-il déclaré sur RTL. L'éleveur a assuré avoir "beaucoup de souffrance, car on m'enlève mon outil de travail". D'autant, a confirmé la préfecture, que la viande des bisons abattus ne pourra être consommée, étant donné que l'abattage a eu lieu "hors abattoir et sans contrôle sanitaire préalable".

 

"Aucun problème" en 25 ans


Les bisons n'avaient "jamais causé aucun problème" en plus d'un quart de siècle de présence au domaine, "alors qu'ils se sont échappés plus d'une fois", a poursuivi Dominique Muffat-Méridol. Une version confirmée par plusieurs riverains, affirmant que quelques bêtes s'étaient déjà échappées de leur enclos, mais jamais la totalité du troupeau. L'éleveur s'était déjà retrouvé en situation de conflit avec les services de l'Etat en 2013.
 
Les conditions d'élevage et d'abattage des animaux avaient fait l'objet de démêlées judiciaires entre les deux parties, la préfecture soutenant que les bisons devaient être tués dans un abattoir agréé. Par deux fois, des arrêtés ont été pris pour déclarer la viande "impropre à la consommation", suspendant l'activité du restaurant. Mais la justice a toujours donné raison à Dominique Muffat-Méridol qui avait dénoncé un acharnement des services de la préfecture.

 

Troupeau "exterminé"


Après l'abattage des 19 bêtes, les réactions indignées se sont multipliées. Le Youtubeur Rémi Gaillard, investi dans la défense de la cause animale, s'est targué d'un tweet adressé au préfet : "Votre directrice de cabinet annonce ce matin que les 19 bisons échappés mercredi à Megève, ont été "abattus sans incident". Donc, exterminer un troupeau c’est clean et sans bavure ?".
 
La préfecture avait indiqué plus tôt dans la journée que toutes les options avaient été envisagées pour éviter d'abattre le troupeau, mais qu'aucune n'était envisageable. La possibilité d'endormir les bêtes a été étudiée mais abandonnée. Il fallait en effet prévoir de très fortes quantités de produit anesthésique, avec le risque de ne pas toucher une zone du corps où il se serait diffusé rapidement.

 
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