Sujet de nombre de crispations et d'interrogations dans la vallée de l'Arve, l'incinérateur de Passy était au centre des attentions jeudi 14 février 2019. Une conférence de presse était organisée par l'exploitant Suez et l'Etat.
Régulièrement pointé du doigt par les défenseurs de la qualité de l'air, l'incinérateur de Passy (Haute-Savoie) a ouvert ses portes aux journalistes jeudi 14 février. Au programme : conférence de presse et visite guidée du site, qui traite 60 000 tonnes de déchets ménagers chaque année.
Suez, exploitant de l'incinérateur, et le Préfet de Haute-Savoie avaient un message à faire passer. Ils affirment que les émissions de l'usine d'incinération ne posent pas de problème de santé publique.
Selon Suez, des prélèvements sont effectués en continu en sortie de cheminée. Dioxines et furanes sont également mesurées tout au long de l'année : 50 analyses sont élaborées chaque année depuis 10 ans.
"Ce que l'on voit en sortie de cheminée c'est de la vapeur d'eau, H2O" explique Stéphane Barthe, directeur de la valorisation energétique Suez. Selon lui, les valeurs de dioxines et de furanes sont "12 à 20 fois inférieures à la réglementation en vigueur", les valeurs de PCB, "160 fois inférieures", et celles des métaux "entre 16 et 45 fois inférieure à la réglementation en vigueur".
Pour Pierre Lambert, le Préfet de Haute-Savoie, ces émissions n'ont rien de dangereux pour la santé. "Faire croire que les vapeurs d'eau sont nocives, c'est un déni de réalité. Faire croire que l'usine pollue et rejette des dioxine et du furane mortels pour la population, c'est une affirmation erronnée que nous sommes en droit de contester."
"Qu'est ce que dégage la fumée hormis de la vapeur d'eau? Y a-t-il de la poussière ? Non. Y a-t-il des dioxines et furanes en quantité grave ? Non. Y a-t-il un risque pour la population ? Non."
Manifestation des défenseurs de la qualité de l'air
Une quinzaine de manifestants étaient présents à l'extérieur du site. Ces défenseurs de la qualité de l'air brandissent un rapport du laboratoire Micropolluants technologies.
Ce document "atteste de la présence de concentrations préoccupantes de ces composés chimiques (dioxines et furanes) particulièrement toxiques, qui résultent indubitablement des émissions atmosphériques provenant de l’incinérateur d’ordures ménagères implanté sur cette commune de la Vallée de l’Arve."L'entrée en vigueur du prochain Plan de Protection de l'Atmosphère (PPA 2) est très attendue dans la vallée de l'Arve. Il pourrait être signé avant le 15 avril.