Une broche et une paire de boucles d'oreilles à clips ayant appartenu à la famille du dernier tsar de Russie, de la dynastie des Romanov, ont été vendus à 885 000 dollars, ce mercredi 10 novembre à Genève, soit 765 000 euros.
Des joyaux ayant appartenu à la grande-duchesse Maria Pavlovna de Russie, la tante du tsar Nicolas II, sortis de Russie au moment de la Révolution dans des circonstances dignes d'un roman, ont été adjugés près de 900 000 dollars ce mercredi 10 novembre aux enchères à Genève, a annoncé la maison Sotheby's.
Les bijoux, dont une parure ornée d'un saphir et de diamants et une paire de boucles d'oreilles, ont été adjugés à 806 500 francs suisses (885 000 dollars, 765 000 euros), frais compris, pour une estimation initiale entre 300 000 et 500 000 dollars.
La maison d'enchères a souligné qu'il était rare que des bijoux ayant un tel passé historique soient proposés aux enchères et que ces pièces exceptionnelles avec un saphir et des diamants avaient suscité l'intérêt des collectionneurs dans le monde entier.
Une histoire incroyable
"Nous avons une demi-parure en saphir et diamants d'une provenance exceptionnelle, avec une histoire incroyable puisqu'elle a appartenu à la grande-duchesse Maria Pavlona de Russie", l'épouse du grand-duc Vladimir, a raconté à l'AFP le chef des ventes de Sotheby's Olivier Wagner avant la vente.
Au cours de la Révolution de 1917, la grande-duchesse a confié les bijoux à un homme de confiance, le diplomate britannique Albert Henry Stopford, qui, déguisé en femme, les a récupérés à Saint-Pétersbourg. Après les avoir démontés, il les a camouflés dans de vieux journaux.
Après un voyage incroyable à travers les pays scandinaves, il est arrivé à Londres en bateau le 26 septembre 1917, transportant 244 pièces des joyaux de Maria Pavlovna dans un sac. Il a ensuite déposé les bijoux dans le coffre d'une banque, a précisé M. Wagner.
Maria Pavlovna (1854-1920) a été l'une des dernières Romanov à avoir quitté la Russie, en 1919. Elle est morte en France un an plus tard.
Un marché porteur malgré le Covid-19
Sa fille, la princesse Elena de Grèce et du Danemark, a hérité des bijoux qui sont restés dans la famille avant d'être proposés aux enchères par Sotheby's à Genève en 2009 et acquis par une famille princière européenne pour quelque 500 000 dollars.
Datant de 1900, la demi-parure contient un saphir ovale de Ceylan de 26,80 carats. Les boucles d'oreilles sont ornées de saphirs de 6,69 et 9,36 carats.
"Le marché des bijoux est très porteur en ce moment, très dynamique. On a vu après le Covid que beaucoup de gens souhaitaient acheter des bijoux, des valeurs refuge. Et il y a une grande demande surtout de la part des clients d'Asie pour les bijoux historiques, les pièces avec une provenance, et bien évidemment aussi pour les très belles pierres", a noté M. Wagner.
Les acheteurs "sont prêts à payer un prix pour une provenance, pour une histoire, qui dépasse de beaucoup la valeur intrinsèque de l'objet", a-t-il relevé.