Le Parlement suisse a bouclé vendredi16 décembre , après des mois de tergiversations et de débats, la mise en oeuvre de l'initiative contre l'immigration de masse, votée par le peuple suisse en 2014 et devant entrer en vigueur l'an prochain.
Les deux chambres ont approuvé vendredi 16 décembre le texte final, qui est considéré comme une "version light" de ce qui avait été voté en février 2014, afin de ne pas froisser l'Union européenne, fermement opposée à toute limitation de l'immigration vers la Suisse.
Les employeurs suisses qui voudront faire venir des employés européens n'auront que quelques formalités supplémentaires à remplir.
A l'origine, l'initiative contre l'immigration de masse prévoyait un système beaucoup plus contraignant avec la mise en place de quotas annuels pour les Européens voulant travailler en Suisse, pour faire baisser de façon draconienne le nombre d'arrivées.
La chambre haute du Parlement suisse a approuvé le texte par 24 voix contre 5 et 13 abstentions et la chambre basse par 98 voix contre 67 et 33 abstentions.
L'UDC (parti majoritaire et droite populiste), à l'origine de l'initiative populaire, a aussitôt dénoncé ce texte, car il viole selon lui la Constitution suisse et qu'il constitue une capitulation devant l'UE.
L'UDC a aussitôt demandé vendredi au gouvernement de légiférer par voie d'ordonnance et d'adopter un texte qui respecte l'initiative de 2014.
81 242 Européens installés en Suisse pour y travailler
Si le gouvernement ne le fait pas, a averti l'UDC, le parti lancera une nouvelle initiative visant cette fois-ci à abolir purement et simplement l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE, qui a permis depuis le début des années 2000, à des dizaines de milliers d'Européens de s'installer tous les ans en Suisse pour y vivre et travailler.
La Suisse est régie par un système de démocratie directe qui permet au peuple de faire passer des textes par des consultations populaires, appelées initiatives, qui sont inscrits automatiquement dans la Constitution s'ils sont approuvés.
L'Association pour une Suisse indépendante et neutre, un groupe de pression suisse, a indiqué pour sa part que cette nouvelle initiative serait lancée "dès que possible".
Pour organiser un tel vote, il faut récolter 100.000 signatures auprès d'électeurs suisses.
Pour les partis suisses qui ont voté le texte vendredi (libéraux et gauche), le projet représente la meilleure solution possible dans les conditions actuelles.
Le texte sauvegarde selon eux les relations bilatérales avec l'UE.
Il prévoit que les employeurs devront annoncer leurs postes vacants aux offices cantonaux de l'emploi et rencontrer les candidats sélectionnés. Les patrons n'auront pas à justifier leur éventuel refus d'embauche.
Selon les derniers chiffres publiés, entre janvier et octobre 2016, quelque 81 247 Européens se sont installés en Suisse pour y travailler, une hausse de 7,1% par rapport à la même période de 2015.