Six pilotes ont battu, le 23 avril dernier, le record de France du plus long vol de parapente, avec plus de 463 kilomètres parcourus entre la région parisienne et la Nouvelle-Aquitaine. En visite en Haute-Savoie, trois membres de l'équipe reviennent sur cette performance inédite.
C'est un record qui a fait rêver toute la communauté des parapentistes : 463 kilomètres, soit la plus longue distance réalisée en parapente sur le sol - ou plutôt dans les airs - français. La performance a été réalisée le mardi 23 avril, en équipe de six.
"La dynamique dans la course en l'air est un peu comme une course cycliste. On est plusieurs, donc on va pouvoir baliser la masse d'air et trouver les ascendances plus facilement. La dynamique, elle n'est pas seulement initiée par une seule personne. C'est vraiment le fait d'être plusieurs qui crée une dynamique", raconte Maxime Pinot, champion du monde de parapente, et un des six membres de l'équipe.
Cette ligne droite, ils l'ont tracée de Notre-Dame-de-la-Mer, en région parisienne, jusqu'à Saint-Junien en Haute-Vienne. Le tout en 10 heures pour parcourir les 463 kilomètres.
Des rôles définis
La joyeuse bande s'est relayée afin de capter la meilleure ascendance, de prendre de l'altitude et de planer ensemble, comme une vraie équipe : "Chacun prend un rôle à un moment. Maxime est un pilote qui est très moteur, il est très sur l'avant. J'ai aussi pris ce rôle à certains moments, en particulier dans les zones où on était un peu bas. J'étais content d'avoir trouvé les thermiques qui ont permis de nous en sortir", explique Jonathan Marin, double champion de France et membre de cette belle aventure.
En moyenne, les altitudes de vol s'élèvent à 1 500 mètres tout au long du parcours : "C'est pratique d'être haut car ça nous permet d'aller plus loin. Par contre, il y avait le froid à gérer. Il fallait donc se forcer à faire circuler le sang dans les mains, dans les pieds", détaille Michel Cervellin, pilote membre du Pôle France.
"Il y avait quelques phases où le cœur a battu un peu plus fort que d'autres, parce que quand on est bas, on n'a pas envie d'atterrir, on a envie de continuer", poursuit-il. Blottis dans leur cocon et leur sellette, ils ont volé vite, loin et longtemps. Mais surtout, ils ont fait preuve, à six têtes et 12 mains, d'intelligence, de tactique et de maîtrise.
À eux six, ils ont décroché le record de France de distance libre mais ils ont aussi remporté la victoire du collectif en faisant rêver des milliers de pilotes. "C'est pour ce genre de moment que je pratique ce sport. Ce n'est pas uniquement dépasser des records, mais c'est aussi vivre des moments d'exception et de les partager", conclut Michel Cervellin.