Un tour du monde en ULM, c'est le défi un peu fou que s'est lancé Hervé Ribet originaire d'Abbeville dans la Somme. Il entreprend de parcourir 60 000 kilomètres. Le grand départ est prévu le 15 octobre.
"On se sent un peu dans un monde différent, mais en même temps très fragile." Le ciel, c’est son terrain de jeu depuis plus de 20 ans. À bord de son ULM, Hervé Ribet, pilote abbevillois, survole la baie de Somme. Une passion dont il ne se lasse pas. "Voler c'est le paradis, c'est une sensation de fragilité et en même temps de force, on se sent dans un monde un peu différent. C'est un tout qui fait que l'on est complètement concentré et vigilant, cette sensation-là, c'est super agréable parce que ce n'est pas le cas dans la vie de tous les jours. C'est de voir plus loin si le ciel est toujours bleu."
À 63 ans, il s’apprête à entamer un tour du monde, "sans raison particulière", confie-t-il. "Tout le monde cherche à trouver des raisons à tout. Moi j'ai tendance à dire pourquoi pas. Vous volez autour d'Abbeville, un peu plus loin, de plus en plus loin et puis un jour vous vous dites pourquoi pas tenter ça. C'est une démarche longue de 2-3 ans."
"Tout peut arriver, c'est aussi l'enjeu de ce genre de truc"
Hervé Ribet décide alors d'entreprendre un périple de 60 000 kilomètres à travers le monde. Un objectif qui nécessite certains aménagements de son aéronef. "Il y a un réservoir supplémentaire là, il y en a un autre petit derrière le siège, montre-t-il. Tout compris, je dois avoir 330 litres d'essence, normalement je dois avoir 18 heures de vol, sans poser les roues. Pour l'Atlantique, c'était indispensable parce que c'est un peu long au-dessus de l'eau. Et il y aura aussi deux étapes dans le Pacifique pas faciles, j'en ai une de 3 000 kilomètres où là, il faut que la météo soit favorable, que le vent soit plutôt dans le dos pour être relativement serein pendant 15 ou 16 heures de vol."
L’île de Pâques, les paysages d’Ushuaïa, mais aussi les Maldives ou encore l’Afrique de l’Ouest… Le voyage, aux allures de cartes postales, reste avant tout un défi sportif et personnel pour ce pilote amateur, maître d’œuvre dans le bâtiment. "L'avion peut tomber en panne au dernier moment, je peux casser un truc sans faire exprès, je peux tomber en crise d'angoisse et dire je rentre parce que je peux pas. Tout peut arriver, c'est aussi l'enjeu de ce genre de truc. On va voir si je peux le faire, c'est tout."
Le grand départ est prévu le 15 octobre prochain. Aucune date de retour n’est en revanche fixée, Hervé Ribet espère boucler son périple en 4 mois.
Avec Mary Sohier / FTV