Les services hospitaliers sont de nouveau mis sous tension à l'heure de la seconde vague de Covid-19 en Haute-Savoie. Une équipe de France 3 Alpes a passé une journée aux côtés des soignants du centre hospitalier Alpes Léman.
Gérer les flux de patients en fonction de la gravité de leur état, c'est le quotidien des soignants du Centre hospitalier Alpes Léman (Chal) à Contamine-sur-Arve, en Haute-Savoie. "La principale source de tension, c'est la disponibilité des lits", reconnaît le chef du service réanimation, le docteur Christian Roth.
"Ce matin on était confiants. On avait cinq places et un flux covid qui semble se ralentir. Je dis bien qui semble, insiste-t-il, parce qu'en termes d'hospitalisation, il y a encore une centaine de patients dans les différents services de médecine donc on est toujours à un niveau maximum."
Réactifs et adaptables, ces deux mots d'ordre s'appliquent aussi bien au personnel qu'aux locaux, ici, en réanimation. Tout est très évolutif, y compris les discours, mais ce que l'on peut affirmer, c'est l'expérience acquise en six mois d'épidémie.
Dans l'unité réservée au coronavirus en service de réanimation, neuf patients sont actuellement soignés. La prise en charge est très intensive pour le personnel médical mais les stratégies de prise en charge ont évolué. "On peut moins intuber les malades que lors de la première partie de l'épidémie au mois de mars", cite en exemple le Dr Quentin Maestraggi, praticien hospitalier dans ce service. En moyenne, un patient covid va rester une semaine en réanimation contre trois au printemps dernier, lors de la première vague.
Pression et fatigue
Les services de médecine restent très sollicités, particulièrement ce jeudi. "Du fait de la grosse pression sur les services de médecine, on se retrouve avec des patients qui sont beaucoup plus graves que les patients qu'on pouvait avoir historiquement dans les services", explique le Dr Thomas Chroboczek, praticien hospitalier au service des maladies infectieuses.
La pression est importante, la fatigue et la charge mentale aussi. La tension est palpable au sein de la cellule de crise. Arrivé en début d'après-midi, les admissions accélèrent et il faut anticiper. "On a un flux de patients qui actuellement n'est pas loin de remplir tous les lits disponibles. Comme j'ai l'habitude de dire, on est dans le coup d'après", confie le Dr Roth au détour d'un couloir, toujours positif.
Quand certains entrent à l'hôpital, d'autres en sortent comme Eric, prêt à rentrer chez lui. "Ouf, souffle-t-il. J'ai été hospitalisé sept jours, c'est coton. Protégez-vous". Déjà durement touchée par la première vague, la Haute-Savoie fait de nouveau partie des départements les plus touchés par le virus. Le personnel soignant doit faire face à une résurgence des cas, notamment dans les Ehpad.