Si la station d'Avoriaz est fermée depuis dimanche 21 avril, les clubs de ski prolongent la saison jusqu’à la mi-mai. Quelques centaines d'espoirs s’entraînent chaque jour sur le domaine dans des conditions presque hivernales, avec plus de 5 mètres de neige à 2 200 mètres d’altitude.
Avoriaz joue les prolongations. La station de ski du massif du Chablais, fermée au public depuis dimanche 21 avril, continue d'accueillir les clubs de ski de Haute-Savoie. Et les conditions sont exceptionnelles avec -10 °C au petit matin et plus de 5 mètres de neige à 2 200 mètres d’altitude.
Il faut déjà lisser la piste pour chasser la poudreuse, puis l'entraînement peut commencer. "On a besoin de neige dure. Il y a de la neige fraîche au-dessus, mais on fait des lissages pour l'évacuer et puis c’est tout bon en dessous", sourit Elie Abbé, skieur du club de Saint-Gervais.
Slalom, descente, super G… Chaque jour, 300 espoirs s’entraînent sur le domaine qui leur est réservé jusqu'à mi-mai. Certains font partie du Top 100 mondial. "Les conditions sont exceptionnelles. C'est des conditions d’hiver qu’on n'a même pas eues cette saison. Il y a un peu de neige fraîche mais c’est super bon à skier", ajoute Baptiste Sandra, entraîneur du ski-club des Gets.
"Profiter de la neige où elle est disponible"
Les compétitions sont terminées pour ces jeunes. Pendant trois semaines, ils préparent la prochaine saison de ski : le placement, les trajectoires... Ces stages de printemps sont une tendance récente pour les skis clubs, jusqu’ici plutôt habitués aux séances d’été sur les glaciers.
"Un petit peu avant le Covid, on avait déjà entamé la réflexion. On voyait l’aspect environnemental qui commençait à nous impacter. Les évolutions climatiques, c’est skier quand la neige est là. Au lieu de se déplacer sur des glaciers où on a des rendements très faibles, il faut profiter localement de la neige qui est disponible", explique Anthony Séchaud, directeur alpin du comité du Mont-Blanc.
Cette ouverture prolongée engendre des coûts supplémentaires pour la station haut-savoyarde qui continue d'employer du personnel pour ses remontées mécaniques, des pisteurs ou encore des dameurs. "Mais c’est notre contribution au mouvement sportif et c’est notre volonté de les accompagner sur cette période-là", assure Maud Baud, directrice marketing de la société d'exploitation des remontées mécaniques d'Avoriaz (Serma).
Pour la première fois cette année, les espoirs du snowboard profitent aussi d’une station désertée par les touristes. Les plus belles journées de l’hiver au milieu du printemps.