Le voltigeur de l'extrême, Fred Fugen, a de nouveau repoussé les limites du possible dans une vidéo, publiée ce mardi 22 mars. Dans cet hommage à son ami "Soul Flyer", Vince Reffet, décédé en 2020, l'Annécien combine un saut dans le vide et du speedriding au-dessus de La Clusaz.
Il était habitué à des décors toujours plus insolites : un phare à l'embouchure de l'estuaire de la Gironde, la pyramide de Khéphren en Egypte, une montagne en Chine, les gratte-ciels de Dubaï... Dans sa dernière vidéo, publiée ce mardi 22 mars, l’aérien de l’extrême, Fred Fugen, a retrouvé ses Alpes et plus précisément la station de La Clusaz pour une séquence impressionnante.
Perché à 6 500 mètres d'altitude sur un télésiège accroché à une montgolfière, Fred Fugen se lâche et saute dans le vide. Le sportif de l'extrême enchaîne des figures de ski pendant près de 45 secondes.
Au terme de la "plus noire de toutes les pistes", il décroche une voile de parachute - et non de speedriding - pour laisser ses traces sur le massif de la Balme, à La Clusaz. Une folle performance qui finit au terme d'une descente en voile de 1 000 mètres.
Un hommage à Vince Reffet, "Soul Flyer" disparu
La vidéo est un "hommage" à l'autre "Soul Flyer", Vince Reffet, décédé lors d'un entraînement en novembre 2020. Avec lui, il formait un duo capable des plus belles images de wingsuit à travers le monde. Mais avant cela, ils ont habité ensemble à Thônes, à quelques kilomètres de la station haut-savoyarde : "On est venus très souvent dans cette station. Elle a toujours été très coopérative et nous a laissés faire beaucoup de choses. C'est un lieu qui me tient à cœur. C'était un plaisir de réaliser ce saut là-bas", explique l'Annécien.
"L'endroit était idéal, il m'a permis de faire mon saut en chute libre de 4 000 mètres avant d'approcher le sommet de la Balme situé à 2 500 mètres d'altitude. J'ai ensuit pu effectuer mes 1 000 mètres de dénivelé négatif en speedriding. Tout ça sans avoir recours à l'oxygène. Au-delà des 6 500 mètres, j'aurais dû sauter avec une bouteille d'oxygène. Je l'ai déjà fait et ce n'est vraiment pas pratique", poursuit-il.
Autre "hommage" à Vince Reffet : le harnais. L'équipement utilisé au cours de cette performance a été imaginé par son ancien ami : "C'est assez technique, mais ce harnais me permet d'être tenu par le bassin et non par les épaules. Avec, j'ai pu allier la descente en parachute et la séquence de speedriding."
"C'était assez dément"
Avant d'être lâché dans le vide à près de 200 km/h, le voltigeur de l'extrême a connu un petit moment de détente sur son télésiège : "La montée en montgolfière a duré une trentaine de minutes. Je me sentais bien dessus. C'était assez dément. On vole sans aucun bruit, avant le grand saut, c'était très sympa", se souvient-il.
Il tient à dévoiler un peu des coulisses : cette séquence longue de deux minutes a été réalisée en une dizaine de sauts afin de compiler tous les meilleurs plans possibles. Une longue période d'essais a été nécessaire : "On s'est entraînés pendant plusieurs semaines à Dubaï en novembre dernier." Pourquoi Dubaï ? "C'était un des seuls endroits où l'on a accepté que je saute d'un hélicoptère avec des skis. Ailleurs, on m'a recalé à de nombreuses reprises. On me prenait pour un fou."