Ce vendredi soir, c'est musique ou théâtre. Yoanna chanteuse genevoise et "grenobloise" d'adoption présente son nouvel album à la Source (Fontaine). A Saint-Martin-d'Hères, la compagnie des Petites Utopies présente "Rue des voleurs", adaptation d'un roman de Mathias Enard.
Elle s'est assise sur ta gentillesse / elle s'est mouchée dans tes ch'mises / elle t'a démonté pièce par pièce / elle t'a trop pris pour un con (...)Toi t'as le chic pour dénicher les chattes les plus trash / celles dont les griffes s'accrochent et ne te lâchent plus
Extrait de "Pour un con", album Princesse (2015)
Yoanna surprend. Par son franc-parler, sa gouaille, sa force brute. Ce vendredi, elle présente à la Source de Fontaine son dernier album, Princesse, co-réalisé avec Fred Monestier dit "Brain". Douze chansons, avec des thèmes aussi variés que la maternité, le temps qui passe, et les injustices.
Une orchestration électronique, presque trip hop, pour accompagner ses paroles et ses notes d'accordéon. La chanteuse genevoise a déjà produit trois albums à Grenoble, le premier à la Bobine, le deuxième au fort de la Mûre, et puis retour aux sources, à la Bobine.
Un vent de changement a aussi soufflé sur le groupe, un vent inattendu. Marion Ferrieu, qui accompagnait Yoanna à la contrebasse depuis dix ans, a décidé d'arrêter le projet. C'est donc François Pierron qui la remplace au pied levé, il collabore habituellement avec le chanteur Loïc Lantoine. A la batterie et à l'électro, Mathieu Goust (ancien du groupe MIG).
"Rue des voleurs"
Bruno Thircuir (compagnie de la Fabrique des Petites Utopies), metteur en scène de la pièce, écrit dans sa note d'intention: "A travers ce nouveau spectacle, je souhaite porter sur scène l'absurdité de notre monde. Ce monde qui, de l'autre côté de la Méditerranée séquestre une jeunesse insatiable, une jeunesse qui meurt de chagrin".Le spectacle questionne les ados et les jeunes sur les rapports à l'autre, les stéréotypes, les certitudes, la mémoire...
Le roman original de Mathieu Enard raconte l'histoire de Lakhdar, prisonnier de sa condition de jeune arabe de Tanger, au Maroc. Prisonnier de l'histoire coloniale, de sa peau mate, de la peur de l'Occident et de sa misère. Lakhdar est pourtant un héros. Qui sombre dans une paranoïa mortelle.
Dans cette adaptation, la vidéo est très présente, et le cirque aussi.
Reportage de Damien Borrelly et de Franck Ceroni
Equipe: Damien Borrelly, Franck Ceroni, Mélanie Ducret.
Programme des prochaines représentations de "Rue des Voleurs":
La Tronche: les 17 et 19 mars à 19h30, le 18 mars à 16h15 (Clinique du Grésivaudan)