Avec la baisse des taux de crédit immobilier, les ménages ont pu globalement profiter de meilleurs conditions d'achat pour leur logement, en termes de superficie. Sauf à Lyon, où le prix des appartements a progressé de 30% en dix ans. C'est le constat d'une étude des notaires de France.
La baisse des taux du crédit immobilier permet aux ménages d'acquérir un appartement plus grand qu'il y a dix ans, sauf à Lyon où l'envolée des prix a réduit à néant ce pouvoir d'achat supplémentaire, selon les notaires. Dans une étude publiée mardi, les Notaires de France ont comparé la surface d'un
logement ancien que permettait d'acheter en 2006 et en 2016 une mensualité de 1.000 euros d'un emprunt immobilier sur 20 ans.
A partir de leurs données, les notaires ont calculé la surface d'un logement dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants, acquis grâce à un emprunt immobilier à un taux d'intérêt de 3,98% en 2006 contre 1,72% en 2016 (taux moyens Banque de France).Or, "si l'on met en parallèle l'évolution des prix avec celle des taux, on s'aperçoit que la baisse des taux a apporté un effet de levier assez extraordinaire", a déclaré Thierry Thomas, président de l'Institut national de droit immobilier.
En dix ans, le pouvoir d'achat immobilier des Français a augmenté dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants, à l'exception de Lyon, pour les appartements. Ainsi, une mensualité de 1000 euros sur 20 ans ne permet plus d'acheter qu'un appartement de 57 m2, soit 4 m2 perdus en dix ans, car les prix ont ici bondi de 29,5%. Dans cette métropole, "la hausse des prix a été telle en dix ans, que la baisse des taux n'a pas pu la compenser", a observé M. Thomas. En revanche on peut acquérir une maison de 72 m2 à Lyon, soit 10 m2 de plus, car les prix de ces biens ont progressé plus modérément (+10,9%) depuis 2006.
- Gains amplifiés par des prix en baisse -
A l'inverse, les villes où le gain d'achat immobilier lié à la baisse des taux a été le plus fort en 10 ans, pour l'acquisition d'un appartement, sont Saint-Etienne, avec 83 m2 supplémentaires soit 211 m2 achetés. Ces gains ont été amplifiés par une baisse des prix des appartements (- 26,2% sur 10 ans) dans une ville comme Saint-Etienne. Pour les maisons, dont les prix sont restés plus stables ces dix dernières années que ceux des appartements, l'amélioration du pouvoir d'achat n'a pas été négligeable :26 m2 de plus à Saint-Etienne (pour une maison de 118 m2). Selon le Crédit Foncier, depuis 2008 le gain de pouvoir d'achat immobilier a été de 29% sur la France entière.