Arrivée du vaccin anti-Covid dans les EHPAD : "Ça va nous libérer de toute cette culpabilité"

Ça y est, la campagne de vaccination anti-Covid est lancée. Et la priorité est donnée aux personnes âgées dépendantes. Un soulagement pour les directeurs d'EHPAD épuisés par cette pandémie et par le poids de la culpabilité lorsque le virus s'introduit dans leur établissement.

 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Alors que l'épidémie a déjà fait plus de 63.000 morts en France et que le virus circule toujours, la campagne de vaccination contre la Covid-19 débute. En Auvergne-Rhône-Alpes, c'est une patiente âgée de 87 ans, actuellement accueillie en unité de soins longue durée à l’hôpital Pierre Garraud de Lyon, qui a reçu la première dose. A partir du 4 janvier, toutes les personnes âgées vivant dans les Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ou Unité de Soins Longue Durée se verront proposer une vaccination.

Dans la région, celà représente 78.000 patients et résidents. Tous ne se feront pas vacciner car il s'agit d'un choix personnel, il n'y a pas d'obligation. Mais déjà, l'annonce de cette campagne soulage Charlotte Antonini, directrice de plusieurs EHPAD à la Côte St André et Saint-Jean-de-Bournay, en Isère. "Ce sera plus confortable pour nous. On porte une énorme culpabilité lorsqu'il y a du Covid à l'intérieur d'un établissement. Ça va nous libérer de toute cette culpabilité. Tout ne reposera plus sur nos épaules."

Comme tous ceux qui ont été au coeur du cyclone, Charlotte Antonini est fatiguée par cette pandémie, les malades à gérer, les conflits avec les familles qui ne comprennent pas les directives mises en place par le gouvernement (visites courtes, sur rendez-vous, dans un espace dédié...) et qui ne respectent pas toujours les gestes barrière. Alors elle se dit que le vaccin sera peut-être une solution. "En tout cas, on aura quelque chose à proposer. Si les gens ne veulent pas se faire vacciner. Ce sera leur responsabilité, plus la notre" explique-t-elle.

Mais d'abord, il va falloir recueillir le consentement des résidents. C'est la première étape et pas des moindres. Si certains résidents ont gardé toutes leurs capacités intellectuelles et sont capables de décider en conscience, pour d'autres, la décision sera prise par le tuteur ou la famille en concertation avec le médecin coordonnateur ou le médecin traitant. En Isère, la plupart des établissements que nous avons contacté débuteront les entretiens à partir du 4 janvier.

Mais déjà Laetitia Conficconi, directrice d'Ehpad à Eybens, en Isère, s'inquiète un peu. Plusieurs familles se sont déjà manifestées. Et certaines imaginent que le vaccin va les dispenser de tout geste barrière et qu'elles pourront très vite retourner dans les chambres des résidents et se promener comme bon leur semble dans l'établissement. "On leur dit que ce ne sera pas possible dans l'immédiat" explique Laeticia Conficconi. Pour être efficace, le vaccin nécessite deux injections à trois semaines d'intervalle. Et si les études semblent démontrer qu'il permettra de réduire massivement la mortalité due au virus et à ses formes graves, ce n'est pas un médicament miracle. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité