Ce vendredi 8 janvier, la gérante de la discothèque César Palace, située à Grenay en Isère, ainsi que son frère ont dû s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Vienne. Ils sont suspectés d’avoir organisé des soirées clandestines pendant le confinement.
Selon les témoignages entendus pendant l’audience au tribunal correctionnel de Vienne, de nombreux véhicules se garaient discrètement sur le parking derrière la discothèque. Entre le 16 mars et le 1er novembre 2020, le César Palace de Grenay aurait été le théâtre de soirées clandestines, réunissant jusqu’à 150 personnes sans masques, qui payaient tout en liquide.
"J’appelle pas ça forcément des soirées, a répondu au juge le frère de la gérante, âgé de 20 ans et décrit comme l’organisateur. Au départ on se réunissait avec quelques amis, et puis j’ai été trop gentil. J’ai pas su dire non. C’est vrai quelques fois il y avait un peu plus de monde, des amis à des amis, du bouche à oreille. En aucun cas c’était pour faire de l’argent".
Au moins 22 soirées clandestines
Au terme de l’enquête, le parquet de Vienne a recensé 22 soirées illégales. Le jeune prévenu aurait gagné plus de 1500 euros et touché parallèlement plus de 3000 euros d’aides de l’état dans le cadre du chômage partiel. Sa sœur, âgée de 32 ans et gérante de la discothèque, a continué de nier toute complicité pendant le procès : "Je ne suis au courant de rien du tout" a-t-elle répété.
Après avoir été placés en garde à vue en novembre dernier, la gérante et son jeune frère sont restés sous contrôle judiciaire jusqu’à leur procès qui s’est tenu ce vendredi 8 janvier. Ils ont dû répondre de "violation de l’état d’urgence sanitaire, mise en danger de la vie d’autrui, exécution de travail dissimulé et escroquerie" puisque la gérante a sollicité des aides de l’état dans le cadre du chômage partiel.
Au terme de l’audience, la procureure a requis 6 mois de prison avec sursis contre la gérante et 8 mois fermes avec 5000 euros d’amende contre son frère. "On veut faire un exemple dans ce dossier mais la mise en danger délibérée de la vie d’autrui n’est pas démontrée, a rappelé l’avocat de la défense. Aucune soirée n’a révélé de contamination".
Le tribunal correctionnel de Vienne rendra son jugement le 22 janvier prochain.