Après une importante coulée de boue survenue en 2021, la station de Saint-Hilaire (Isère) a pu rouvrir ses portes, ce dimanche 15 décembre, grâce à l'implication de l'association Ag'Hil. Un bonheur pour de nombreux skieurs locaux, qui ont répondu présent.
Elle est, le temps d'un week-end, la station de ski la plus petite et, sans doute, la moins chère de France. En Isère, le domaine familial de Saint-Hilaire-du-Touvet, situé à près de 1 000 mètres d'altitude sur le plateau des Petites Roches, a ouvert ce samedi 14 et dimanche 15 décembre un seul de ses quatre téléskis.
Une bonne nouvelle pour les locaux, qui ont pu profiter, ce dimanche, des récentes chutes de neige : "C'est génial, on a du soleil et de la neige. On peut s'amuser dehors, donc il fait bon vivre", raconte un skieur.
L'unique "tire-fesses" ouvert ce jour a rassemblé les foules. Dès le début de la matinée, des dizaines d'amateurs de glisse, dont de nombreuses familles, ont pu profiter de la remontée mécanique. Et ce, contre la modique somme d'un euro. "C'est un euro symbolique. L'idée, c'est de pouvoir ouvrir tout le domaine dès qu'on aura assez de neige. On a ouvert ce qu'on pouvait ouvrir. Mais avec le monde qu'il y a, c'est top", raconte Elodie Eymard, membre de la direction collégiale d'Ag'hil, l'association à l'origine de la réouverture de la station.
Une renaissance après la coulée de boue
Jusqu'en 2021, le fonctionnement de la station était confiée à une régie. Mais en décembre de la même année, une importante coulée de boue avait ravagé une partie du plateau et la montée du funiculaire, qui participait, pour beaucoup, à l'acheminement des touristes et au modèle économique de la station. Sa réouverture n'est prévue qu'à "l'horizon 2027 pour son centenaire", selon le Département.
Les pistes de ski, défigurées elles aussi par la coulée, sont ensuite entrées en hibernation forcée. Une pause de près de trois ans. Pendant cette période, l'association Ag'hil ("Agir pour la station de ski de Saint-Hilaire") s'est formée et a réuni près de 200 habitants du plateau des Petites Roches afin de permettre une réouverture.
De longs mois de travaux ont ensuite été nécessaires. Certains bénévoles ont même dû être formés aux métiers des stations de ski, pour assurer la maintenance des remontées mécaniques : "Ça récompense 18 mois de boulot. Nos mécaniciens ont passé des journées ici, qu'il pleuve ou qu'il vente. Ils ont tous bossé dans des conditions difficiles. Ce sont des champions", raconte Elodie Eymard.
De la neige, du froid et de l'argent espérés
"Aujourd'hui, c'est Noël pour nous. On ne s'attendait pas à tout ça. On a fait une communication minimaliste parce qu'on ne voulait pas trop de monde, mais le bouche-à-oreille a très bien fonctionné sur le plateau. C'est top. On est même allé rechercher des forfaits supplémentaires parce que l'on n'en avait pas prévus assez", se réjouit la bénévole.
Mais l'aventure de la station ne s'arrête pas là. "On espère encore de la neige et du froid dans les prochains jours. Si on avait eu des températures froides, on aurait pu faire tourner les canons pour avoir une sous-couche parfaite", raconte Elodie. L'objectif de l'association Ag'Hil serait d'ouvrir les quatre téléskis et la dizaine de pistes, pendant tous les week-ends, jusqu'aux vacances de février.
Passé ce premier week-end d'ouverture, le forfait devrait passer à des tarifs habituels : 15 euros la journée pour les adultes, et 12 euros pour les enfants de moins de 16 ans. Une manière de financer l'avenir de cette petite station iséroise : il faudrait, au total, 5 000 euros pour assurer une saison réussie. Mais l'heure n'est pas encore au bilan. Pour le moment, "tout le monde a le sourire, c'est ce qui compte", conclut Elodie Eymard.