Catastrophe de la Bérarde. L'avenir du village dévasté en suspens : "Il faut savoir si lutter contre ce qui nous environne est raisonnable"

REPORTAGE. Plus de trois mois après la crue torrentielle qui a dévasté la Bérarde (Isère), les travaux de sécurisation du hameau se poursuivent. Leur coût s'annonce très élevé. Un point d'étape du chantier était organisé ce vendredi 4 octobre. Le changement climatique menace très sérieusement la rénovation du village.

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Dans le hameau de la Bérarde, à Saint-Christophe-en-Oisans (Isère), les travaux de reconstruction continuent. À l'occasion d'un point d'étape du chantier, ce vendredi 4 octobre, les habitants du village dévasté ont entrevu une lueur d'espoir.

La cloche de l'ancienne chapelle, anéantie par la crue torrentielle, a été retrouvée à plus d’un kilomètre, en contrebas, sous les eaux du Vénéon. "Cette cloche, on n'y croyait plus... Qu'elle ait été retrouvée aujourd'hui, c'est un beau message d'espoir", raconte Marie-Claude, habitante de La Bérarde.

16 millions d'euros débloqués

Mais le torrent du Vénéon laisse peu de répit aux entreprises chargées des rénovations. Il y a trois jours encore, il emportait avec lui 500 000 euros de travaux réalisés depuis le mois de juin. De quoi se poser des questions.

"Le Département a lancé une étude", indique Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental de l'Isère. Il faut dès lors déterminer la pertinence des rénovations, au vu du "dérèglement climatique". "Il faut savoir si lutter contre ce qui nous environne reste raisonnable. Aujourd'hui, on assume la compétence et on le fait."

Pour reconstruire les routes et désenclaver le hameau, le conseil départemental de l’Isère s’est engagé à verser 16 millions d’euros, soit environ 15 % de son budget annuel consacré aux routes sur l'ensemble du département. "C'est un effort très important", commente Jean-Pierre Barbier.

La question financière n'est pas le seul enjeu de cette visite. "C'était aussi pour moi très important de pouvoir être dans une relation humaine, avec ceux qui vivent ici, ceux qui aiment la montagne et sont des amoureux de la Bérarde", avance Fabrice Pannekoucke, président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.

"Il faut bien qu'on ait en tête qu'on se retrouve ici avec des bâtiments qui ont traversé plusieurs générations, qui se retrouvent arrachés à leur sol. Et quand on arrache un bâtiment, on arrache aussi les familles qui vont avec."

"On ne demande pas l'impossible"

Trois mois après la catastrophe, l'avenir du hameau est toujours menacé. Une vingtaine de maisons est condamnée à être détruite. Et même si certains ont tout perdu, les habitants restent très attachés à leur patrimoine parfois séculaire.

"Nous sommes des montagnards, des gens raisonnables, habitués à vivre avec des risques. Sur la Bérarde, on ne demande pas l'impossible, témoigne Marie-Christine, habitante de Saint-Christophe-en-Oisans. On ne demandera pas de reconstruire à cet endroit-là. Nous, on demande de sauver cette partie-là. De sauver l'existant qui a résisté."

Si les sinistrés attendent des réponses, ils entendent également prendre part à la reconstruction de leur village. "Jusqu'alors, notre connaissance du sujet n'était pas tellement prise en compte. On espère pouvoir être entendus au plus haut niveau suite à cette visite, avance Laurent Soulier, membre de l'association des amis et habitants de la Bérarde et du Haut Vénéon. L'avenir du hameau n'est pas une option. Il y aura un lendemain. Et nous voulons être forces de proposition, émettre des idées, qu'on nous écoute."

Pour l'heure, les travaux de sécurisation se poursuivent. Une course contre la montre, avant les premières gelées hivernales. Le devenir du hameau dépendra des résultats des expertises toujours en cours.

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