En juin dernier, une crue torrentielle dévastait la vallée du Vénéon, ravageant le hameau de la Bérarde. Tout l'été, les engins ont travaillé pour remettre la route en état et dégager les maisons ensevelies. Les riverains espèrent rénover leur village avant la prochaine saison estivale.
La RD530, la route qui relie la Bérarde au reste du monde. Toujours interdite sauf aux riverains. Elle ne devrait pas rouvrir avant quatre mois, dans le meilleur des cas. "À l'été 2025, il faut absolument que nous ayons un axe routier qui soit praticable puisqu'on ne peut pas se permettre deux saisons à zéro, c'est pas possible."
La prochaine saison estivale, la commune la prépare déjà. En aménageant les parkings d'accès aux sentiers qui desservent les nombreux refuges de la vallée. Ils n'ont jamais fermé.
Un chantier gigantesque
À mi-route, entre le bourg de Saint-Christophe et la Bérarde, le torrent du Vénéon a pénétré dans plusieurs maisons. Leur nettoyage est en cours.
"C'est l'exemple type de ce qu'il faut faire en urgence : pouvoir enlever tous ces matériaux qui restent dans les bâtiments avant l’hiver de façon à ce que le bâtiment s'assainisse se sèche", avance Jean-Louis Arthaud, maire de Saint-Christophe en Oisans.
"Parce que si on laisse ce que l'on a devant les yeux, ce sable gorgé d'eau, ajoute l'édile. Et bien cet hiver avec le gel, ça va gonfler et les structures des bâtiments risquent de vraiment souffrir."
Tout au bout de la route, à 12 kilomètres du bourg de Saint-Christophe. Nous atteignons le hameau de la Bérarde. C'est un chantier gigantesque. Le torrent a été canalisé dans son nouveau lit. Des milliers de tonnes de gravats ont déjà été déblayées.
"On avait un chemin là, qui montait à trois chalets, qui n'existe plus, indique Yannick Ducret, conseiller municipal. Donc le niveau de l'eau arrivait au niveau du toit."
"Je me refuse à l'idée de voir disparaître le village"
Sur 52 bâtiments, 17 ont disparu ou sont en danger imminent. Ce seul chantier de mise en sécurité pourrait coûter 500 000€ à la commune. "Moi, je me refuse à l'idée de voir disparaître le village derrière nous. C'est quelque chose... Je ne veux pas m'y résoudre, témoigne Jean-Louis Arthaud. Mais il faut en tenir compte quand même aujourd'hui, le village on est en situation à risque."
"Mais il faut d'abord avoir la conclusion des études qui vont être faites au-delà du village et pour savoir exactement ce qu'on peut envisager comme scénario pour garder ce village et le protéger", poursuit le maire.
Les conclusions des experts sont attendues d'ici à décembre. La communauté de communes, le département et l'État ont annoncé vouloir soutenir financièrement la commune de Saint-Christophe-en-Oisans.
Un reportage de Jean-Christophe Pain, Dominique Bourget et Yvan Bultel