La préfecture de l'Isère a présenté, lors d'une réunion publique ce vendredi, les dispositifs d'indemnisation qui vont être mis en place en faveur des habitants sinistrés de La Bérarde, hameau ravagé par une crue torrentielle. Les professionnels de la vallée, durement touchés par une saison blanche, peuvent également bénéficier d'aides financières.
Quel avenir pour la vallée du Vénéon et ses habitants ? Deux mois après les violentes crues torrentielles qui ont ravagé La Bérarde, en Isère, les dispositifs d'indemnisation se mettent en place, tout comme les pistes de réflexion sur le futur aménagement de la vallée.
La première réunion publique s'est tenue vendredi 30 août en présence d'habitants de La Bérarde, d'élus locaux et du préfet de l'Isère, pour présenter notamment le dispositif d'indemnisation des sinistrés.
Les biens "détruits, gravement endommagés ou particulièrement exposés" feront "prochainement" l’objet d’une procédure d’acquisition amiable par l’établissement public foncier local du Dauphiné (EPFLD), indique ainsi la préfecture. L'Etat financera ce dispositif via le fonds Barnier qui permet aux collectivités de racheter les bâtiments sinistrés à la suite d'une catastrophe naturelle.
Premières évaluations "très rapidement"
"A la suite de cette réunion, les opérations d’évaluation des biens pourront débuter très rapidement", fait savoir la préfecture de l'Isère dans un communiqué. Les professionnels de La Bérarde et des environs, fief de l'alpinisme, ont eux aussi été durement touchés par cette saison touristique avortée.
En raison de l'endommagement de la route d'accès à la vallée, dont certaines portions ne sont toujours pas sécurisées, la circulation reste réglementée sur la RD530. L'Urssaf a ainsi débloqué 31 000 euros en faveur de 24 entreprises du secteur tandis que 15 d'entre elles ont bénéficié de l'activité partielle pour un total de 29 salariés.
Un fonds d'aide économique de soutien aux professionnels de la vallée a également été voté le 13 août pour un montant de 500 000 euros, ajoute la préfecture. Les dégâts sur les infrastructures publiques liés aux crues torrentielles ont eux été estimés, à titre provisoire, à 42 millions d'euros.
Dessiner des pistes de réaménagement
"Pour répondre à cette situation exceptionnelle, l’État versera une dotation de solidarité en faveur des collectivités touchées par des événements climatiques", poursuit la préfecture, précisant que cette dotation viendra en complément des fonds versés par les assurances.
La communauté de communes de l'Oisans a également mis en place, le 28 juin, un fonds d'aide de 2 millions d'euros pour aider les collectivités à lancer des travaux d'urgence dans la vallée. Pour imaginer des pistes de réaménagement à plus long terme, un chargé de mission en ingénierie va être prochainement recruté par la communauté de communes, avec le cofinancement de l'Etat.
Un groupe de travail est parallèlement piloté par RTM (Restauration des terrains de montagne) afin de mieux comprendre les causes de l'événement et déterminer les risques associés. Ces travaux devront permettre aux élus locaux "définir des stratégies d’adaptation de leur territoire et redéfinir les perspectives d’urbanisation" de la vallée sinistrée.