Cinq jours après son élection, le maire de Meylan, en Isère, a déjà perdu tous ses pouvoirs

À Meylan, le feuilleton continue. Moins d'une semaine après son élection, Jean-Philippe Blanc, le nouveau maire de la ville s'est déjà vu retirer tous ses pouvoirs vendredi soir, lors du conseil municipal. À l'exception d'un seul : la gestion des concessions du cimetière. 

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Meylan, saison 3, épisode 2. Alors qu'il a été élu dimanche dernier, Jean-Philippe Blanc n'a déjà plus qu'un seul pouvoir : gérer les concessions du cimetière municipal. Une situation ubuesque, conclusion d'un conseil municipal riche en rebondissements, vendredi 27 octobre. 



C'était annoncé : élu avec une majorité relative (13 voix sur 33), Jean-Philippe Blanc ( Les Républicains, dissident) a connu des difficultés pour faire élire sa liste d'adjoints.

Tout juste adjoints, trois élus démissionnent


En effet, Jean-Philippe Blanc a tenté de former une sorte de coalition et d'y inclure quatre élus de l'opposition (Les Républicains, soutiens du maire sortant).

Las, et bien qu'ils aient été prévenus de la manoeuvre, ces élus n'avaient pas donné leur accord !  Trois d'entre-eux (le quatrième était absent) ont donc posé leur démission sitôt la liste adoptée.

Une démission d'abord orale, puis écrite, qui a suscité d'importants remous, cette situation n'étant apparemment pas prévue par les textes législatifs. 

Le maire déchargé de tous ses pouvoirs 


Le problème des adjoints ne pouvant pas être réglé dans l'immédiat, le conseil s'est poursuivi.

C'est alors que Philippe Cardin (DVG) a proposé que le maire soit déchargé de tous ses pouvoirs, hormis la gestion des concessions du cimetière. 

Avec 18 voix, de la gauche et des soutiens de l'ancien maire, cette proposition a été acceptée. 

Et maintenant ? 


Aujourd'hui, le conseil municipal de Meylan est complètement embourbé.

La situation est telle que même le Directeur général des services, notamment en charge de la gestion du personnel, n'a plus la délégation de pouvoir du maire pour remplir ses fonctions. En tant qu'employeur, la mairie est paralysée. 

La moindre des décisions, qui devait simplement être entérinée par le maire, nécessite désormais l'accord majoritaire du conseil municipal. Ce qui n'est pas du tout tenable. 

Pour régler la situation, le maire Jean-Philippe Blanc a annoncé qu'il rencontrerait le préfet la semaine prochaine. L'hypothèse la plus probable est que le représentant de l'Etat décide d'organiser de nouvelles élections. 



Trois maires depuis 2014
Pour rappel, Jean-Philippe Blanc est le troisième maire élu à Meylan depuis 2015.

En 2015, Marie-Christine Tardy (Les Républicains) quittait son fauteuil, officiellement pour des raisons de santé. Quelques mois plus tard, elle était condamnée à 18 mois de prison avec sursis et 5 ans d'inégibilité pour prise illégale d'intérêt.

C'est alors Damien Guiguet, élu UDI, qui prenait la direction du conseil municipal. Mais au début de ce mois d'octobre 2017, il a été contraint de donner sa démission, après avoir perdu au printemps dernier sa majorité, qui l'accusait de "despotisme".

Quelques jours avant de quitter son fauteuil, Damien Guiguet a transmis des documents à la justice qui constituerait, selon lui, les preuves d'une prise illégale d'intérêts par des élus du conseil municipal. Une enquête a été ouverte par la justice.
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