Une enquête est ouverte pour identifier et connaître les circonstances du décès d'un jeune homme dont le corps a été découvert ce vendredi18 mai par des promeneurs près de Montgenèvre . L'autopsie a été confiée à l'institut médico légal de Grenoble.
Le parquet a ouvert une enquête du chef de "recherche des causes de la mort" aux fins d'identifier ce jeune homme, de peau noire, retrouvé dans un bois situé sur la commune de Montgenèvre, en amont du hameau des Alberts, et de connaître les circonstances de son décès, a précisé le procureur de la République de Gap Raphaël Balland dans un communiqué.
La victime pourrait être un migrant. Les investigations sont diligentées par la brigade de recherche de Briançon et celle de Saint Chaffrey. Une autopsie sera pratiquée ce lundi 21 mai à l'institut médico légal de Grenoble, selon le parquet.
Une deuxième personne, semble-t-il un migrant également, a été secourue par les fonctionnaires de la Police aux frontières (PAF), dans la nuit de jeudi à vendredi sur le bord de la route près des Alberts. Totalement épuisé, l'homme a été hospitalisé à Briançon, indique par ailleurs une source proche du dossier.
Selon la préfecture des Hautes-Alpes, plus d'une trentaine de migrants "en situation de détresse en montagne et dans la neige" ont été secourus, en décembre et janvier par les secours de la CRS ou du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), basés à Briançon.
Une jeune femme retrouvée dans la Durance
Par ailleurs, l'enquête se poursuit pour connaître les circonstances exactes du décès d'une femme noire, retrouvée dans la Durance le 9 mai. Il s'agirait vraisemblablement d'une migrante originaire du Nigeria, avait annoncé vendredi le parquet de Gap.
Manquant d'éléments formels pour identifier le corps, la justice a procédé à une comparaison génétique avec une personne de nationalité nigériane, vivant en Italie et qui affirme être sa soeur.
"Cette expertise a conclu à une très forte probabilité qu'il s'agissait effectivement de sa soeur", avait expliqué le procureur de Gap.
L'association "Tous migrants" accuse les forces de l'ordre d'avoir pourchassé la victime avant sa mort. Pour la préfète des Hautes-Alpes Cécile Bigot-Dekeyzer, les forces de l'ordre chargées de contrôler l'immigration irrégulière à la frontière franco-italienne "n'agissent certainement pas en mettant les gens en danger". Et "elles exercent leurs missions dans le strict respect de la loi et des règles de déontologie".
En octobre, le parquet de Gap avait classé sans suite une enquête ouverte après la chute en août de deux migrants africains dans un ravin, au col de l'Échelle au-dessus de Briançon. Ces derniers avaient pris la fuite en apercevant une patrouille de gendarmerie, "stationnée dans le cadre de sa mission de surveillance de la frontière", selon les conclusions du parquet.
Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux de migrants, originaires essentiellement de Guinée, du Mali, de Côte-d'Ivoire, du Sénégal, du Cameroun, et arrivant d'Italie par les cols frontaliers. En 2017, 1.900 personnes en situation irrégulière ont été remises aux autorités italiennes, contre 315 en 2016. Ce chiffre se situerait autour de 700 depuis le début de l'année, selon la préfecture.