L'Agence régionale de santé et la préfecture de l'Isère organisaient, mercredi 2 septembre, une conférence de presse pour faire le point sur l'épidémie dans le département.
L’épidémie de coronavirus « progresse » en Isère. Le département, qui avait été plutôt épargné au printemps, voit le nombre de malades du Covid-19 grimper. Lionel Beffre, préfet de l’Isère, et le docteur Jean-Yves Grall, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) tenaient une conférence de presse mercredi 2 septembre. Objectif : faire le point sur la situation sanitaire, au lendemain de la rentrée scolaire et du port du masque obligatoire en entreprise. Voici ce qu’il faut en retenir.
« Des signes d’augmentation »
Le département de l’Isère - comme la Haute-Savoie et 55 autres départements - a été classé en situation de vulnérabilité modérée par les autorités sanitaires. La raison ? Le taux d’incidence - qui est de 30,6% - est supérieur à 20%. Cet indicateur traduit « la circulation virale et l’impact sur la santé de la population du département », explique Santé publique France.
« A l’heure actuelle, cette épidémie progresse. Cette épidémie commence à montrer des signes d’augmentation », a noté le Dr Jean-Yves Grall, soulignant que « ce n’est pas le nombre absolu qui est important mais la tendance, et la tendance est à l’augmentation partout. »
Les chiffres hospitaliers sont encore loin de ce qu’ils étaient au printemps. Mais en Isère, l’ARS dénombre 25 hospitalisations supplémentaires en une semaine dont cinq en réanimation. Depuis le début de l'épidémie, 153 personnes sont mortes du Covid-19. Parmi les patients présentant des formes graves de la maladie, certains « ont largement moins de 65 ans », a noté le Dr Grall.
Six foyers de contamination
L’ARS investigue actuellement six foyers de contamination en Isère. Ces cas groupés émanent principalement de regroupements familiaux mais aussi de personnes revenant de vacances. Un cluster a également été signalé après un festival de danse aux Deux-Alpes. Deux derniers sont « sous contrôle » : l'un au club de rugby de Vienne et un autre à l’Ehpad La Bévière de Grenoble. Dans cet établissement, 13 résidents et trois agents ont été testés positifs au Covid-19.
La rentrée, facteur de risque
Dans les écoles ou les universités, le retour en classes est un facteur de risque dans le contexte d’épidémie de coronavirus. Ce brassage de population, notamment de jeunes gens, doit donner lieu à des « dépistages plus importants et plus ciblés », estime le directeur général de l’ARS. Un site de prélèvement destiné aux étudiants doit voir le jour sur le campus de l’université Grenoble-Alpes « en fin de semaine ». Plus de 50 000 étudiants vont y faire leur rentrée dans les semaines à venir.
Le préfet de l’Isère a pour sa part appelé à la « responsabilisation de la population ». Concernant les soirées d’intégration, organisées en début d’année universitaire, Lionel Beffre souhaiterait qu’elles « soient considérées comme inutiles » au vu du risque de propagation du virus.
« Prudence »
Sur tous les marchés, vides-greniers de l’Isère et dans le centre-ville de Grenoble : le masque s’impose peu à peu dans l’espace public. Le préfet estime que « l’évolution du virus doit inciter à la prudence et non pas à accorder des dérogations ». Il a récemment renoncé à autoriser les événements sportifs réunissant plus de 5 000 personnes.
La même vigilance est exigée dans les établissements recevant du public. Des contrôles sont menés par les forces de l’ordre pour y vérifier la bonne application des gestes barrières et le port du masque. Dans ce cadre, un arrêté de fermeture a été pris par le préfet pour un établissement du Grésivaudan et deux autres, situés dans l’Oisans, font l’objet d’une mise en demeure pour se conformer aux normes sanitaires.
Capacité de tests boostée
L’une des barrières contre le Covid-19 reste un dépistage massif de la population. Un test qu’il faut réaliser « dès qu’il y a la moindre suspicion », a rappelé le directeur de l’ARS car « la moitié » des personnes dépistées positives en Isère sont asymptomatiques.
Pour y parvenir, la capacité de tests a été boostée dans le département. « Il y a eu une augmentation de 125% des tests réalisés entre début juillet et fin août », ajoute-t-il. Et le CHU Grenoble-Alpes devrait atteindre la capacité de 400 tests quotidiens dans les prochains jours.