Le président du conseil départemental de l'Isère souhaite faire repasser les routes secondaires à 90 km/h. La démarche est enclenchée, mais plusieurs étapes restent à franchir avant que la mesure n'entre en application.
Est-ce la fin de la limitation à 80 km/h sur les routes départementales de l'Isère ? C'est en tout cas le souhait de Jean-Pierre Barbier, président LR du Conseil départemental. Réélu en juin 2021, il avait fait du retour à 90 km/h une promesse de campagne. Aujourd'hui, il assume, même si de nombreuses étapes sont encore nécessaires avant de faire appliquer la mesure.
"L'objectif est bien de repasser une partie du réseau départemental à 90 km/h, puisque nous avons des routes à plus de 800 mètres d'altitude qui ne repasseront pas à 90 km/h. Mais sur toutes les routes qui pourront le supporter, nous le ferons", avance Jean-Pierre Barbier, président (LR) du Département.
Le passage à 80 ou 90 km/h, c'est avant tout l'histoire d'un aller-retour. En juillet 2018, l'Etat abaissait nationalement la limitation à 80 km/h sur le réseau routier secondaire, celui où les accidents mortels sont les plus fréquents. Près d'un an plus tard, changement de cap. Edouard Philippe, alors Premier ministre, se dit favorable à des assouplissements.
"Il faut que chacun prenne ses responsabilités. L'Etat les a prises pour lui-même. Si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n'y vois aucun inconvénient", déclarait sur franceinfo l'ex-Premier ministre le 16 mai 2019.
Pas de "résultats probants"
Depuis, 40 départements ont déjà réintroduit des limitations à 90 km/h. L'Isère et une partie de ses 5 000 kilomètres de routes départementales souhaitent les imiter. La limitation à 80 km/h n'a pas convaincu.
"Pour nous, cela n'a pas donné de résultats probants, bien au contraire, estime Bernard Pérazio, vice-président en charge des mobilités au Département de l'Isère. On avait même des indications qui nous faisaient craindre des pertes de vigilance à 80 km/h sur des itinéraires assez longs. Cela posait aussi problème sur des traversées à 70 km/h qui n'étaient plus marquées et qui, pour nous, sont des zones prioritaires en matière de sécurité."
Tous les tronçons de route susceptibles de repasser à 90 km/h devront d'abord être étudiés puis validés par une commission présidée par le préfet. Si cette mesure est validée, elle devrait d'abord s'appliquer sur 165 km de routes départementales. Puis sur l'ensemble du réseau secondaire.