Le groupe Ferroglobe a annoncé, ce lundi 15 novembre, la levée du plan de sauvegarde de l'emploi qui menaçait 131 emplois sur le site Ferropem des Clavaux, en Isère.
Le groupe Ferroglobe, spécialiste du silicium, a annoncé, ce lundi 15 novembre, la levée du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) engagé sur le site Ferropem des Clavaux, en Isère. Après huit mois de négociations, cette décision permet la sauvegarde de 131 emplois.
Ferroglobe explique avoir maintenu son activité "grâce au soutien de l'État français et à un nouveau contrat commercial conclu avec un client historique", a indiqué le groupe américano-espagnol dans un communiqué.
"Cette nouvelle situation" permet à Ferroglobe "de réduire l'impact social du projet de réorganisation présenté en mars 2021, tout en assurant sa compétitivité sur l'ensemble de ses cinq sites industriels français", a-t-il précisé.
Une "délivrance"
L'usine des Clavaux, située au sud de Grenoble dans la vallée de la Romanche, bénéficiera également de la création de 25 emplois, rendue possible par le transfert sur le site de la production de siliciure de calcium.
"C'est une délivrance après avoir vécu, chaque jour depuis l'annonce de Ferroglobe, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. On savait que l'usine avait été mal jugée et on a riposté par le travail. Le pari était risqué mais il a payé", s'est réjoui auprès de l'AFP Mourad Moussaoui, délégué central du syndicat FO de Ferropem.
Le PSE maintenu à La Léchère
En revanche, Ferroglobe a confirmé le maintien du PSE amorcé dans son autre usine alpine de Château-Feuillet, située à La Léchère (Savoie), et son intention de "mettre en place un plan de redéploiement et des mesures sociales de qualité" pour ses 221 salariés.
"Château-Feuillet, c'était le plus gros site de la filière silicium française. L'amputer d'une usine comme celle-là, c'est l'exposer encore davantage à la concurrence chinoise", a déploré Yannick Bacaria, de la Fédération nationale CGT des industries chimiques.
C'est un non-sens complet.
Yannick Bacaria, de la Fédération nationale CGT des industries chimiques.
"C'est un non-sens complet car on va désormais aller acheter le silicium en Chine, alors qu'elle en produit avec de l'électricité produite au charbon (le site savoyard utilise, lui, l'énergie hydroélectrique, ndlr). C'est un manque d'ambition politique qui va accélérer le problème du climat", a-t-il ajouté.
Le ministère "regrette" ce choix
De son côté, le ministère de l'Industrie "regrette" le choix de Ferroglobe de ne pas interrompre la procédure de fermeture "malgré des propositions de soutien de plusieurs dizaines de millions d'euros" et attend que les "conditions du PSE soient les plus favorables possible".
"La compensation financière du gouvernement - qui permettra à Ferropem de bénéficier d'une trésorerie anticipée de 15 millions d'euros - est conditionnée aux investissements d'efficacité énergétique de Ferroglobe sur ses sites français", souligne le ministère de l'Industrie qui rappelle "la volonté du gouvernement" d'explorer toutes les pistes, "y compris concurrentes", pour trouver un repreneur.
Ces décisions ont été officialisées aux syndicats de Ferropem lors d'un comité social et économique central (CSEC) extraordinaire qui s'est tenu, ce lundi 15 novembre au matin à Chambéry, siège social de Ferropem.
Le 30 mars, Ferroglobe avait annoncé la fermeture de ses deux usines alpines pour "défaut de compétitivité". Le dossier avait pris depuis une tournure politique avec des déplacements sur les sites menacés, notamment, des candidats à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Yannick Jadot (EELV).
Des propositions dans le cadre du plan de relance
Le 29 septembre, le Premier ministre Jean Castex avait plaidé pour la recherche de "mesures alternatives à l'arrêt d'exploitation" des deux usines en évoquant huit repreneurs potentiels.
Il avait également affirmé que l'État avait fait "plusieurs propositions aux dirigeants de Ferropem afin de leur permettre de renforcer la compétitivité des sites, en mobilisant différentes mesures de soutien", notamment dans le cadre du plan de relance.