Au lendemain de la présentation du rapport de Jean-Louis Borloo consacré aux banlieues, les élus des quartiers "Villeneuve" de Grenoble et d'Echirolles sont satisfaits des propositions formulées, mais ils se montrent sceptiques sur la question de leur mise en oeuvre.
Dans les quartiers "Villeneuve" de Grenoble et d'Echirolles, le plan Borloo était attendu. L'ancien ministre de la Ville a formulé hier une vingtaine de recommandations pour les quartiers prioritaires, notamment en matière d'éducation, de logement ou de sécurité.
Parmi ces propositions : la création de cités éducatives, d'une fondation pour la rénovation urbaine ou encore de "maisons Marianne" pour favoriser l'insertion professionnelle des femmes.
Des propositions dont Renzo Sulli, le maire (PCF) d'Echirolles et vice-président de la Métro, espère bien bénéficier. Le plan Borloo pourrait s'appliquer à la phase 2 de rénovation urbaine, en cours d'élaboration et qui concerne les deux quartiers appelé Villeneuve, celui de Grenoble et ceux des Essarts et Surieux d'Echirolles.
Au sujet de la création d'un fonds d'urgence de 5 milliards d'euros, l'élu se montre sceptique. "Ce qu'on ne sait pas c'est qui va les financer. Qu'est ce qui restera comme part résiduelle aux collectivités locales ? Aujourd'hui même si on est financé à 50%, on n'a pas les moyens de mettre les autres 50%", regrette-t-il, soulignant la baisse des dotations de l'Etat ou encore la fin des emplois aidés.
Autre point de crispation : la question des destructions d'immeubles. Le plan Borloo prévoit 80 000 destructions et reconstructions dans 276 quartiers. Or les destructions prévues dans le projet des Villeneuve, porté par la Métropole grenobloise, soulèvent des oppositions auprès des habitants. A la Villeneuve de Grenoble, un collectif d'associations s'est déjà formé et sa pétition compte aujourd'hui 2000 signatures.
Reportage de Christian Deville, Didier Albrand et Sophie Villatte: