Agression de trois militants de l'UNI à Grenoble : les prévenus condamnés à 70 heures de travaux d'intérêt général

En avril, trois membres du syndicat étudiant UNI avaient été agressés à la sortie d'un bar à Grenoble. Ce mercredi, les trois auteurs ont écopé d'une peine de soixante-dix heures de travaux d'intérêt général, jugée insuffisante par l'UNI.

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L'affaire avait provoqué l'insurrection d'élus Les Républicains (LR), et notamment celle du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Le 19 avril, trois militants de l'Union nationale interuniversitaire (UNI) avaient été agressé à la sortie d'un bar, à Grenoble. Les auteurs étaient, selon eux, trois militants antifascistes. Les militants de l'UNI avaient porté plainte dans la foulée.

En juillet dernier, les trois prévenus, une lycéenne de 18 ans et deux étudiants de 19 et 20 ans, répondaient devant le tribunal correctionnel de Grenoble de violences en réunion. Ce mercredi 31 août, le juge a mis l'affaire en délibéré : les jeunes prévenus ont été condamnés à soixante-dix heures de travail d'intérêt général à effectuer dans les six mois.

Coups de poing et insultes

Les faits s'étaient déroulés à la sortie d'un bar, dans la nuit du 19 au 20 avril. Vers minuit, les trois militants de l'UNI sortaient de l'établissement quand un groupe d'une dizaine d'individus, encapuchonnés et masqués, ont commencé à les suivre.

"Ils ont couru dans notre direction, nous ont frappés et ils ont pris la fuite. On a été roués de coups, surtout au visage", avait alors raconté Hanane Mansouri, responsable des Jeunes Républicains 38, à France 3 Alpes. 

Selon la jeune femme, les agresseurs sont des militants antifascistes, aux idées politiques radicalement opposées, qui avaient déjà proféré des menaces à leur encontre. Maximin Ytournel, candidat suppléant (LR) aux élections législatives dans la première circonscription de l'Isère, affirmait avoir été traité de "facho" lors de l'agression.

"La justice nous fait un peu honte"

Pour ces faits, les trois prévenus ont donc écopé de soixante-dix heures de travaux d'intérêt général, ou ils devront s'acquitter d'une amende de 1 000 euros. "Nous ne sommes pas du tout satisfaits, étant donné que la peine pouvait aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende", réagit Yvenn Le Coz, responsable de l'UNI de Grenoble. 

Durant l'audience, les trois prévenus ont mis en avant les provocations dont ils auraient fait l'objet, ce que nie Yvenn Le Coz. "On s'est fait poursuivre dans les rues et tabasser, et eux n'écopent que de deux semaines de travaux généraux, poursuit-il. Ce n'est pas une telle impunité qui va dissuader les militants d'extrême gauche d'être violents à notre encontre." 

Selon le responsable de l'UNI de Grenoble, les militants du syndicat étudiant sont régulièrement la cible d'insultes et de menaces de la part des antifascistes. "Désormais, il y a une vraie appréhension pour faire des collages de nuit par exemple. C'est psychologiquement difficile pour les militants et pour le coup, la justice nous fait un peu honte."

A l'échelle nationale, le syndicat Union nationale interuniversitaire a évoqué une "décision laxiste" qui "encourage la violence et oblige nos membres à militer dans un cadre qui s'avère dangereux pour leur intégrité physique et morale", dans un communiqué publié ce mercredi 31 août. 

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