"Attentat terroriste", revendication... Ce que l'on sait (et ce qu'on ignore encore) sur l'incendie à Enedis en Isère

Un local Enedis à Seyssinet-Pariset (Isère) a été la proie des flammes, lundi. Un nouveau sinistre à ajouter à la liste des incendies volontaires imputables à l'ultra-gauche qui touchent la métropole grenobloise depuis 2017. On vous résume les éléments avérés et ceux encore méconnus.

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Un nouvel incendie volontaire s'est déclaré lundi 13 janvier dans la métropole de Grenoble. A Seyssinet-Pariset, un entrepôt du fournisseur d'électricité Enedis a été ravagé et onze véhicules totalement brûlés, causant près de 2 millions d'euros de dégâts. Au lendemain du sinistre, une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs, bien que le parquet anti-terroriste ait refusé de se saisir du dossier.

France 3 fait le point sur les éléments connus et les points d'interrogation qui demeurent.

 

Ce que l'on sait


La piste volontaire est privilégiée dans cette enquête, plusieurs départs de feu ayant été relevés sur place, annonçait le procureur de la République de Grenoble le jour-même. Les incendiaires ont laissé "un certain nombre d'éléments" qui pourront être exploités par la police technique et scientifique pour remonter jusqu'à eux, a ajouté le magistrat lors d'une conférence de presse, sans vouloir en dire plus pour préserver l'enquête.

L'incendie a été revendiqué sur un site anarchiste, corroborant la piste volontaire. "Ce qu'on peut dire, c'est qu'on aime jouer. Jouer avec le feu. Jouer avec la vie, aussi, un peu. Vie qui ne tient qu'à tous ces fils électriques. Fils qu'on aimerait couper partout où on peut. Pour ne pas finir par définitivement péter les plombs", peut-on notamment lire sur un site proche de cette mouvance. Une revendication "rapide et crédible par l'ultragauche libertaire sur son site internet habituel et dans son style habituel", a commenté le procureur de Grenoble, Eric Vaillant.
 
"Pour ma part, j’estime qu’il s’agit d’un attentat terroriste", a déclaré le magistrat lors d'une conférence de presse, annonçant avoir contacté le parquet national antiterroriste (PNAT) pour lui demander de se saisir de l’enquête. Ce dernier a finalement refusé de prendre en charge le dossier, malgré la réitération de faits similaires dans la région grenobloise depuis trois ans, visant des lieux ou entreprises symboliques.

Une douzaine d'incendies volontaires ont touché la métropole ces dernières années. C'est par ailleurs la seconde fois en trois ans qu'Enedis est visé par ce type de méfaits. Le 30 mai 2017, onze véhicules du fournisseur d'électricité avaient été incendiés à Grenoble. France Bleu Isère, la salle du conseil municipal de la mairie de Grenoble, deux casernes de gendarmerie, l'église Saint-Jacques... La liste des lieux touchés devient de plus en plus longue. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le parquet de Grenoble sollicite le PNAT. "C'est le fonctionnement institutionnel normal", a ajouté Eric Vaillant, affirmant déjà que "si d'autres faits de même type devaient intervenir", il "renouvellera une demande".

 

Ce que l'on ignore encore


Qui sont les auteurs ? Il s'agit du plus grand point d'interrogation dans cette enquête. Un incendiaire en série ? Un groupe de personnes ? Si on connaît l'idéologie du ou des auteurs via les différents textes publiés, leur identité reste un mystère. Et l'enquête sur cette série d'incendies est délicate, a rappelé le procureur de Grenoble, malgré les traces informatiques laissées derrière la publication des revendications. "Il faut pouvoir suivre (ces) traces et ils n'en ont pas laissé beaucoup jusqu'à présent", a indiqué Eric Vaillant.

Le lien entre les différentes affaires n'a pas été clairement communiqué. "On retrouve des choses connues", a dit le magistrat en charge du dossier, mais la liste des incendies imputables à l'ultra-gauche a parfois changé par le passé. L'incendie de l'église Saint-Jacques, par exemple, a été considéré comme criminel en octobre 2019, près de six mois après les faits, suite à l'obtention de résultats d'analyses plus poussés. Quelques temps auparavant, le parquet déclarait que la piste accidentelle était "privilégiée à 95%".
 
La liste des suspects. On sait que des opérations de police simultanées ont été menées dans des squats de différents quartiers de l'agglomération grenobloise et à la ZAD de Roybon (Isère) en novembre 2019. Les autorités n'ont pas souhaité préciser si elles cherchaient des suspects en particulier. Il a seulement été indiqué que des perquisitions avaient été menées en lien avec les incendies revendiqués par la mouvance anarcho-libertaire. On ignore donc si des suspects sont surveillés par les enquêteurs dans le cadre de ces affaires.

 
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