Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées ce jeudi devant les locaux du Samu au CHU de Grenoble. Les régulateurs se joignent à un mouvement national qui dénonce, en premier lieu, un manque d'effectif pour gérer les appels d'urgences.
Ils sont les oreilles du 15, celles qui recueillent les appels de détresse. Mais ce jeudi 7 septembre au matin, c’est leur propre voix que les assistants de régulation médicale du CHU Grenoble-Alpes ont voulu porter. "ARM désarmés, population en danger" : un slogan amplifié par le son du gyrophare, allumé en soutien par une voiture du Samu lors de son passage devant la cinquantaine de manifestants sortie des locaux. Un bref rassemblement, dispersé une demi-heure plus tard alors que le personnel doit assurer le service pour la continuité des soins.
S'ils espèrent aussi une refonte des salaires, les ARM grenoblois attendent avant tout l'arrivée de nouveaux collègues. "Aujourd’hui on est environ 70 […] à gérer toute l’Isère : environ 1500 à 2000 à appels par jour, énumère Justine Guillaud. Il faudrait sept assistants de régulation médicale à temps plein." Le recrutement, lui, ce serait complexifié avec la mise en place d'une formation obligatoire de 11 mois. La mesure avait été annoncée en réaction au décès, en décembre 2017, de Naomi Musenga. La jeune femme était morte peu après son appel au Samu de Strasbourg.
Ces derniers mois, ce sous-effectif s'est vu aggravé par de nouvelles missions. Afin de désengorger des services d’urgences en difficulté chronique, les patients sont désormais incités à appeler le 15 avant de se déplacer à l’hôpital. La procédure est même obligatoire à Grenoble pour une admission de nuit. "Tout passe par nous : la médecine de ville, les dentistes, les ambules privées, les sapeurs-pompiers… On a une charge de travail qui augmente sans cesse", constate David Balzi, du syndicat DEFIS.
L’action iséroise vient compléter une manifestation prévue le même jour devant le ministère de la Santé, à Paris. Depuis le 3 juillet, l'AFARM appelle à la grève – mouvement suivi, selon l’organisation, par les trois-quarts des services en France. Au cours d’un déplacement à Toulouse mi-août, le ministre avait estimé qu’"une partie des revendications" était "légitime". Aurélien Rousseau promettait alors d'"y travailler les prochaines semaines".