L'apnée du sommeil touche environ 1,5 million de Français. Alphanie Midelet, doctorante à l’Université Grenoble Alpes, a fait de ce syndrome un sujet de recherche. Il lui a permis de remporter la finale nationale du concours "Ma thèse en 180 secondes" mardi 31 mai à Lyon. L'étudiante grenobloise représentera la France au concours mondial à Montréal.
"Dormir suffisamment, c’est pas suffisant. Dormir en respirant, oui, c’est nécessaire". C’est par cette réplique percutante qu’Alphanie Midelet a débuté sa présentation, devant un auditoire de 1200 personnes réunies à la Bourse du travail de Lyon, mardi 31 mai. C’est par son éloquence, son humour et un texte bien ficelé que cette doctorante en data science à l’Université Grenoble Alpes (UGA) a remporté, à l’issue de la soirée, la finale nationale du concours "Ma thèse en 180 secondes".
"C’était une énorme surprise. Je commence à réaliser que ma représentation a plu et que j’ai été à la hauteur", confie Alphanie Midelet, au lendemain de sa victoire. "J'ai participé au concours pour partager sur ma thèse, progresser sur l’expression orale et la confiance en soi pour la prise de parole en public", poursuit la grande gagnante.
"Ma thèse en 180 secondes" est un concours de vulgarisation scientifique organisé en France depuis 2014. Il permet aux doctorants de présenter leur sujet de recherche, en termes simples, à un auditoire non-initié.
Chaque étudiant ou étudiante doit faire, en trois minutes, un exposé clair, concis et néanmoins convaincant sur son projet de recherche. Le tout avec l’appui d’une seule diapositive. Sont évalués : le talent d’orateur, l’éloquence, l’échange avec le public ainsi que la clarté de la présentation. "On gère beaucoup le timing. Le texte a évolué au fur et à mesure et j'ai beaucoup travaillé sur l'interprétation pour que ça me ressemble et que ce ne soit pas surjoué", ajoute l'étudiante.
Une thèse sur l’apnée du sommeil
La thèse d’Alphanie Midelet porte sur l’apnée du sommeil. En France, environ 1,5 million de personnes en souffrent, et doivent chaque nuit, porter une machine à pression positive continue (PPC), leur permettant de mieux respirer. "C'est un sujet qui me tenait à cœur. J'ai toujours été intéressée par le sommeil et l’hygiène de vie en général".
La jeune femme âgée de 26 ans, analyse les données transmises par ces machines PPC. "Ces machines collectent des données seulement depuis 2018. On sait encore peu de choses. Mon travail c'est de mieux comprendre ces données et de mieux les modéliser, explique Alphanie Midelet, ces objets connectés ont une valeur inestimable pour les médecins. Très peu d'outils permettent de récolter des données quotidiennes sur la santé des patients".
Anticiper des crises cardiaques
Les recherches d'Alphanie Midelet insistent sur lien l'apnée du sommeil et les maladies cardio-vasculaires. Les données récoltées par les machines PPC pourraient, une fois analysées, "prédire les évènements aigus et anticiper des crises cardiaques".
"Je code pour calculer ces indicateurs, et puis je re discute avec les médecins pour voir si mes trouvailles ont un sens clinique. Et puis, je re code et re modéliser avec toujours pour objectif de prédire le pire : la tempête de la crise cardiaque", déclame la doctorante lors de son oral.
Alphanie Midelet soutiendra sa thèse en fin d'année 2022. Dans le même temps, elle devra le 6 octobre prochain s'envoler pour Montréal pour la finale internationale du concours, "il y a un peu de pression mais j’ai à cœur de bien représenter la France".