Carburant : "On arrive en retard sur les consultations", la galère des ambulanciers face aux difficultés d'approvisionnement

Plusieurs dizaines de stations-services manquent de carburant dans les environs de Grenoble, et la situation devient compliquée pour les ambulanciers. Si les difficultés perdurent, les professionnels espèrent des réquisitions pour continuer d'assurer les transports de patients.

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Les difficultés d'approvisionnement n'épargnent pas les ambulanciers. Dans les environs de Grenoble, secteur le plus touché en Isère par la pénurie, les professionnels doivent consacrer de plus en plus de temps à la recherche de carburant.

"Ca se fait ressentir depuis une semaine, constate Arnaud Perron, ambulancier. On a des contrats avec Total, comme beaucoup de professionnels, donc on a beaucoup de mal à s'approvisionner. On va vers des stations X ou Y mais c'est très compliqué tous les jours."

Le mouvement de grève initié il y a une dizaine de jours chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil provoque des ruptures d'approvisionnement dans de nombreuses stations sur le territoire. Sur les quelque 180 stations-services implantées en Isère, "moins d'une dizaine" sont en rupture totale et "une quarantaine" manquent d'au moins un carburant, toutes concentrées autour de la capitale des Alpes, a indiqué le préfet de l'Isère, Laurent Prévost, lundi 10 octobre sur France Bleu Isère.

Vers des réquisitions de carburant ?

"On perd beaucoup de temps parce qu'on fait plusieurs stations pour trouver du gasoil. C'est chronophage, donc on arrive en retard sur les consultations", confirme Françoise Morel, dirigeante de Meylan ambulances, la plus grosse entreprise d'ambulances de l'agglomération grenobloise.

La société iséroise compte une centaine de salariés et une soixantaine de véhicules roulant chacun 250 kilomètres par jour en moyenne. Le centre de régulation du groupe gère les transports de patients mais aussi le suivi des stations approvisionnées en carburant en temps réel grâce aux ambulanciers. "Les salariés qui vont faire le plein nous informent de ce qui se passe dans les stations, si elles sont en rupture ou pas", explique Cathy Tricard, régulatrice des ambulanciers.

Alors que la grève a été reconduite ce lundi 10 octobre dans des raffineries et des dépôts de carburants, l’inquiétude grandit chez les ambulanciers pour assurer aussi bien l’accompagnement des malades que les urgences. "On a eu un mail de l'ARS qui va, je pense, faire le nécessaire puisqu'habituellement, il y a des réquisitions. Chose qu'il n'y a pas aujourd'hui", ajoute Françoise Morel. Pour faire rouler ses ambulances, l'entreprise a besoin de 15 000 à 18 000 litres de gasoil par mois.

La Première ministre Elisabeth Borne a assuré, dimanche 9 octobre, que les tensions d'approvisionnement en carburants dans les stations-services allaient "s'améliorer tout au long de la semaine", à mesure de l'arrivée de "livraisons" issues notamment des "stocks stratégiques" français. "Les mesures que nous avons prises ont permis d'augmenter les livraisons de 20 % par rapport aux flux habituels", a indiqué la cheffe du gouvernement.

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