"Ce sont des gens qui n’ont pas la capacité motrice ou psychique de se déplacer", SOS Médecins craint la fin des visites à domicile à Grenoble

L’association SOS Médecins craint que les négociations tarifaires entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux ne conduisent à la fin des visites à domicile. Elle appelle à une revalorisation substantielle des tarifs des consultations. A Grenoble, 20 médecins titulaires travaillent sur l'agglomération.

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Est-ce la fin des visites à domicile ? C’est en tout cas l’inquiétude dont ont fait part des membres de l’association SOS Médecins dans un communiqué publié fin mars.  "Aujourd’hui déjà, les visites à domicile de jour sont grandement compromises, faute de trouver des médecins volontaires pour les effectuer. Beaucoup de médecins préfèrent les consultations en point fixe, financièrement deux à trois fois plus attractives. Les discussions avec l’Assurance maladie semblent aboutir à un élargissement de cet écart", peut-on lire dans le communiqué. 

Ce sont des gens que nous ne pourrions pas du tout voir en consultation. Soit ils n’ont pas la capacité motrice de se déplacer, soit ils n’ont pas la capacité psychique de se déplacer.

Pierrick Boudart, médecin généraliste à SOS Médecins

À Grenoble, ils sont seulement une vingtaine au sein de l’association. Pierrick Boudart est l’un d’entre eux, il exerce depuis 10 ans dans la métropole. Ce jour-là, il a commencé les visites à domicile à 5h du matin. "Il est 8h, j’ai déjà fait 5 visites, j’ai vu des personnes en maison de retraite, il y a eu une personne avec une lombalgie hyperalgique, elle ne pouvait pas du tout se déplacer. Ce sont des gens que nous ne pourrions pas du tout voir en consultation. Soit ils n’ont pas la capacité motrice de se déplacer, soit ils n’ont pas la capacité psychique de se déplacer. Donc on intervient 24h/24 et 7 jours sur 7."

Malgré la cadence des visites et l'aspect financier peu attractif, pas question, pour Pierrick, d'arrêter les visites à domicile : "On est au chevet des patients, on est dans leur vie, on les voit à domicile, il y a beaucoup d’informations que l’on n’aurait pas en cabinet. Ça apporte beaucoup plus de choses du point de vue de l’histoire des patients et donc on peut mieux les prendre en charge."

Désengorger les urgences 

SOS médecin est également un maillon important pour éviter les prises en charge par les urgences. La sixième visite de la journée pour Pierrick, une dame âgée, elle vit avec sa fille qui prend soin d’elle au quotidien depuis son AVC. Aujourd’hui, la dame est alitée sous oxygène. Sans SOS médecins, il lui serait très compliqué de se rendre aux urgences pour avoir une consultation.

"Elle ne serait pas forcément prise en charge tout de suite, parce qu’il y a du monde aux urgences, elle devrait subir l’attente. Je leur dis tout le temps qu’on a de la chance de les avoir y a un vrai suivi qui me permet d’avoir ma maman chez moi," confie Sophie, la fille de la patiente.

Entre le manque de médecins traitants et les visites à domicile, SOS médecin permet de soulager tout un système de soins en tensions. Pour continuer dans de bonnes conditions, ils demandent une revalorisation de la visite à domicile.

De 36,50 euros à 70 euros la viste 

"36 euros 50 pour passer 1h avec un patient avec un service rendu assez haut de qualité en terme médical et humain, on a l’impression qu’avec 20 millions sur l’enveloppe nationale, on pourrait maintenir l’activité SOS aujourd’hui et continuer à rendre ce service," explique Romain Varnier, médecin généraliste et président de SOS Médecins à Echirolles.

Pour sauver l’offre de visites à domicile, SOS médecin demande une revalorisation de l’acte à hauteur de 70 euros.

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