L'agriculteur Cédric Herrou, condamné en appel en août à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants dans les Alpes-Maritimes, a reçu, lundi 28 mai, la médaille de la Ville de Grenoble.
L'agriculteur Cédric Herrou, condamné en appel en août à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants dans les Alpes-Maritimes, a reçu lundi 28 mai la médaille de la ville de Grenoble.
"La condamnation de Cédric Herrou symbolise aujourd'hui les travers les plus marquants de la loi Asile et immigration", souligne à l'AFP Éric Piolle, maire EELV/FG de Grenoble, pour qui le militant a, par son action, fait reculer ce "problème majeur qu'est le délit de solidarité".
Le 22 avril, l'Assemblée nationale a voté son assouplissement: seront désormais exemptés de sanctions les militants qui apporteraient des soins, un hébergement et de la nourriture aux migrants sans qu'il y ait de contrepartie lucrative.
Une évolution insuffisante pour le maire de Grenoble qui va écrire au procureur de la République de la ville pour dénoncer "l'absurdité" d'une loi qui reste, selon lui, "inadaptée".
Dans ce courrier préalablement diffusé à la presse, l'élu réclame l'abrogation du délit de solidarité et davantage de protection pour les aidants comme Cédric Herrou, mais aussi pour des municipalités comme la sienne dont les "actions collectives" pour accueillir les réfugiés leur font "courir un risque pénal".
Délit de solidarité
Il cite notamment à ce titre l'ouverture en 2015 à Grenoble d'une plateforme informatique qui permet de coordonner les actions des habitants et des associations souhaitant apporter leur soutien aux migrants.Mercredi se tiendra devant le tribunal correctionnel de Nice le procès d'une retraitée de 72 ans qui avait aidé deux adolescents guinéens refoulés en Italie à revenir en France. Cette responsable d'Amnesty International et membre de l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) encourt cinq ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Jeudi à Gap, trois militants, une Italienne et deux Suisses, comparaîtront eux pour avoir facilité l'entrée en France de réfugiés le 23 avril lors d'une marche de soutien aux migrants à la frontière franco-italienne. Cette manifestation faisait suite à une action hostile aux réfugiés organisée par le groupuscule d'extrême droite Génération Identitaire sous la bannière du mouvement Defend Europe.
Ils encourent 10 ans d'emprisonnement, 750 000 euros d'amende et une interdiction du territoire français.