5 personnes tuées près de Dunkerque. Les hommages aux victimes se multiplient, le suspect doit être présenté à un juge d'instruction

Deux jours après la tuerie, les premiers hommages aux victimes étaient organisés. Avant le match de football face à Caen, le club de supporters Ultras Dunkerquois a longuement scandé "Aurélien" du nom d'un des deux agents de sécurité décédé samedi 14 décembre 2024. Le suspect aurait reconnu les faits en garde à vue. Il devrait être déféré devant un juge d'instruction ce mardi 17 décembre en milieu de journée.

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La fumée rouge des fumigènes a envahi le chemin qui mène au stade de Dunkerque (Nord). À l'occasion du match contre Caen, le club de supporter "Ultras dunkerquois" avait donné rendez-vous à ceux qui connaissaient  Aurélien Cugny, ce lundi 16 décembre 2024. Longuement, ils ont scandé le prénom "Aurélien" qui était supporter du club de Dunkerque.

Aurélien Cugny et Marc Lehmus, âgés de 33 et 37 ans, ont été tués samedi 14 décembre 2024 à Loon-Plage, peu après 16h. Tous deux travaillaient comme agents de sécurité de l’entreprise ECS.

Hommage aux victimes

Au même moment, à Dunkerque, devant le Kursaal sur la digue, des anonymes et associations rendaient hommage aux deux migrants assassinés par le tueur, samedi 14 décembre à Loon-Plage.

Sur place, la vice-présidente de Salam confiait son effroi. "On a été très secoués. Les décès habituellement ce sont des naufrages, des accidents avec les passages de camions, parfois des règlements de comptes entre exilés. On a l'impression que c'est dans la "logique" de leur présence sur les camps, ils meurent en essayant de passer. Là, c'est quelque chose qu'on n'attendait absolument pas. Que quelqu'un qui ne les connaissait pas, qui n'avait rien à voir avec la présence de migrants dans ce secteur géographique, d'un seul coup tire dessus, ça fait très très peur. On se dit ce n’est pas complètement par hasard. S’ils avaient été blonds et roses, il n'aurait pas sans doute tiré. Il a dû en voir d'autres des gens sur des bords de trottoirs ou les bords de route, et il n'a pas tiré. Et si on commence à avoir peur que n'importe qui, qui est sur un bord de route se fasse descendre à coups de fusil ou autre chose, c'est terrible. Depuis les élections européennes, régulièrement on a peur comme ça de cette montée du racisme, de la libération de parole et de gestes racistes".

On se dit ce n’est pas complètement par hasard. S’ils avaient été blonds et roses, il n'aurait pas sans doute tiré. Il a dû en voir d'autres des gens sur des bords de trottoirs ou les bords de route, et il n'a pas tiré. Et si on commence à avoir peur que n'importe qui, qui est sur un bord de route se fasse descendre à coups de fusil ou autre chose, c'est terrible.

Claire Millot, association Salam

Sur les réseaux sociaux, les proches des victimes multiplient les hommages. L'épouse du chef d'entreprise Paul Dekeister a publié un long message sur son compte Facebook.

Dès samedi soir, la ville de Wormhout (Nord) rendait un premier hommage aux victimes. Une minute de silence était organisée avant le feu d'artifice prévu en lancement des festivités de Noël dans la commune. "Que ce feu d'artifice brille de mille feux en leur mémoire" déclarait la jeune femme au micro.

Différentes entreprises de sécurité publient, elles aussi, des messages destinés aux proches des deux agents tués dans la zone portuaire de Dunkerque. 

Le maire de Loon-Plage, Eric Rommel, a posté un long message sur les réseaux sociaux en hommage aux victimes. Il écrit : "Je pense à ces deux migrants, kurdes iraniens venus chercher la liberté et une vie meilleure, pour eux et leur famille, dont la seule faute est d'être au bord de la route et d'avoir croisé ce meurtrier. Je pense à Paul, ce jeune chef d'entreprise, assassiné devant sa famille, sans doute pour une raison futile, par un jeune fou ne sachant s'exprimer que par les armes. Je pense à Aurélien et Marc, assassinés dans le cadre de leur travail et qui ne rentreront pas pour rejoindre leur compagne et leurs enfants, leur famille et leurs amis. Rien ne peut justifier de mourir au travail, rien ne pourra consoler leurs enfants et compagne et, longtemps ils essaieront de trouver des explications à cette mort tragique. Mais jamais ils ne l'accepteront et c'est l'orphelin d'un père, mort au travail depuis plus de 50 ans qui vous le dit. Je pense bien sûr à Marc, un gamin de Loon-Plage, que je connaissais bien comme beaucoup d'entre vous. Il respirait la joie de vivre et il était difficile de le voir sans son sourire." 

Je pense bien sûr à Marc, un gamin de Loon-Plage, que je connaissais bien comme beaucoup d'entre vous. Il respirait la joie de vivre et il était difficile de le voir sans son sourire.

Eric Rommel, maire de Loon-Plage

Une marche blanche est en cours d'organisation par les proches des agents de sécurité. Elle pourrait partir du circuit de moto-cross de Loon-Plage (Nord), le long du canal des Dunes, ce mercredi 18 décembre après-midi.

Le suspect présenté à un juge

La garde à vue de Paul D., ouverte pour “meurtres précédés, accompagnés ou suivis d’un autre crime” et “acquisition, détention, port et transport d’armes de catégorie A et B” doit s'achever en milieu de journée, ce mardi 17 décembre. À l’issue de la garde à vue, il sera présenté à un juge d'instruction en vue de sa probable mise en examen. Dans son véhicule, au moins trois armes d’épaule ont été découvertes, selon une source syndicale.

 Lire aussi : 5 personnes tuées près de Dunkerque : le meurtrier présumé "très posé et très calme" pendant sa garde à vue, l'enquête avance

La procureure de la République a annoncé qu'elle tiendrait un point presse vers 17 h 30 au Tribunal de Dunkerque, mardi 17 décembre. 

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