Une centaine de personnes se sont réunies à Grenoble mercredi 21 février pour protester contre le projet de loi asile et immigration présenté en conseil des ministres. Il prévoit de réduire le délai de procédure du droit d'asile et de lutter plus efficacement contre l'immigration illégale.
Une centaine de personnes se sont réunies place Felix-Poulat, à Grenoble, mercredi 21 février pour protester contre le projet de loi asile et immigration présenté en conseil des ministres. Dans la foule : quelques réfugiés, mais aussi des membres d'associations d'aides aux réfugiés et des avocats.
Le projet asile et immigration porté par Gérard Collomb vise à réduire le délai de procédure du droit d'asile et de lutter plus efficacement contre l'immigration illégale. Aujourd'hui, il faut presque un an pour qu'un réfugié ait une réponse définitive pour sa demande d'asile. L'objectif est de réduire ce délai à six mois. Le délai d'instruction devrait être raccourci et les délais pour déposer son dossier seront plus courts. Pour les associations de défense des migrants, cette décision rend la demande d'asile "quasi impossible".
"Les gens ont besoin de temps !"
"Accélérer les procédures, ce n'est pas positif pour les demandeurs d'asile comme on pourrait l'imaginer. Effectivement, on a cette image des réfugiés qui attendent longtemps mais quand ils arrivent en France et qui doivent raconter une histoire traumatisante, il leur faut du temps pour le faire !", explique Valentin Fonteray, Co-président de la Cimade. Et d'ajouter : "En plus là, cela ne passe pas par une accélération de l'administration mais par un raccourcissement des délais pour déposer une demande ou faire un recours. Cela va rendre l'asile presque impossible."
"C'est impossible de réduire les délais", ajout Florence Duvergier, avocate , membre du collectif Migrants en Isère. "Les gens ont besoin de temps ! Actuellement, les délais pour un recours sont de 15 jours, ce qui est déjà très court quand il faut se trouver un avocat ou construire une argumentation !"
Autre mesure mal accueillie par les manifestants : le doublement de la durée maximale de rétention, de 45 à 90 jours. "On est dans une logique de punition et d'enfermement, absolument pas d'humanité", déplore Aurélien.
Les députés de la majorité ont six semaines pour trouver avec le gouvernement un équilibre sur ce texte.