Covid-19 : quel scénario si Grenoble, Lyon et Saint-Etienne dépassent les seuils de l'alerte maximale ?

Les autorités sanitaires ont placé les métropoles de Grenoble, Lyon et Saint-Etienne en état d'alerte maximale à partir de samedi 10 octobre pour y endiguer la propagation de l'épidémie de Covid-19. Si la situation se détériore encore, un état d'urgence sanitaire local est possible. 

Pour les patrons de troquets, c'est déjà le scénario du pire. Le passage en zone d'alerte maximale des métropoles de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble à partir du samedi 10 octobre pour y endiguer la flambée de cas de Covid-19 a pour conséquence une fermeture totale des bars dans ces villes pour une durée de quinze jours. Une situation difficile à accepter pour les patrons de ces établissements déjà très atteints économiquement pendant le confinement au printemps dernier. Dans les restaurants, qui pourront rester ouverts, le protocole sanitaire sera renforcé : six personnes maximum par table, paiement à table et plus au comptoir, mise à disposition de gel hydroalcoolique.
 

Si, malgré ces nouvelles restrictions sanitaires, la situation continue de se détériorer dans les grandes villes d'Auvergne-Rhône-Alpes, les restrictions pourraient devenir encore plus lourdes. Lors d'un point presse le 23 septembre, le ministre de la Santé Olivier Véran avait prévenu qu'en cas de nouvelle dégradation des indices épidémiques dans les territoires placés en état d'alerte maximale , "l’état d’urgence sanitaire sera instauré".

Lors d'un point d'information tenu par les autorités locales à Grenoble le 9 octobre, Aymeric Bogey, directeur de la délégation départementale de l'Isère de l'Agence régionale de la santé, a précisé que ce passage au dernier état d'alerte sur l'échelle de cinq échelons définie par le gouvernement passait par "une loi d’urgence sanitaire [qui] donnerait alors la possibilité de prendre d’autres types de mesures. Mais nous n'en sommes pas là à ce stade."
 


Un seuil de 60% des lits de réanimation occupés par des patients Covid


Aucun territoire n'est pour le moment placé en état d'urgence sanitaire en France métropolitaine ou en Outre-mer. "L’état d’urgence sanitaire territoriale correspond au dernier niveau d’alerte sanitaire. Il est atteint quand plus de 60 % des lits de réanimation disponibles sont occupés par des patients atteints de Covid. Des mesures de reconfinement pourraient être reprises localement", peut-on lire sur le site web du gouvernement français. À titre d'exemple, un peu plus de 30% des lits en réanimation sont pour le moment occupés par des patients Covid à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble. 

 

Vendredi 9 octobre, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a estimé que la possibilité d'un reconfinement local était une hypothèse crédible, tout en faisant part de son souhait d'éviter ce type de mesure. "Il faut tout faire pour éviter le reconfinement local. Si à certains moments c'est nécessaire, il faudra le faire", a estimé Jean-François Delfraissy sur la chaîne BFM TV. "Si à certains moments il faut prendre une décision sur quelque chose qui est encore intermédiaire, de couvre-feu par exemple, il faudra le faire", a-t-il ajouté. 


La stratégie de la "cocotte-minute"


Face aux critiques des mesures trop restrictives, Jean-François Delfraissy a défendu leur importance et a comparé la stratégie du gouvernement à la "cocotte-minute". "La cocotte-minute, on la laisse souffler un peu, on laisse partir la vapeur, ensuite on ferme pendant 15 jours ou trois semaines, on prend des mesures de restriction. Ce sont des mesures transitoires qui permettent que le virus ne circule pas trop ensuite on rouvre et on va refermer dans une autre ville", a-t-il dit.

Signe qu'on espère encourageant pour les métropoles d'Auvergne-Rhône-Alpes, Olivier Véran a affirmé dans son point presse du 8 octobre qu'il y avait "des signes d'amélioration" à Aix-Marseille, Rennes, Bordeaux et Nice. Un scénario plus noir est donc possible pour Saint-Etienne, Grenoble et Lyon, tout autant qu'une amélioration dans les quinze prochains jours qui permettrait aux populations de souffler un peu, sous leur masque bien sûr. 

 
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