Nous avons suivi ce 9 décembre la manifestation des Gilets jaunes à Grenoble. Nous vous en avons informé en respectant scrupuleusement ce que nous constations sur le terrain. Mais, dans une vidéo postée samedi soir, deux "porte-parole" contestent notre traitement de la réalité. Jugez par vous-même.
Le 8 décembre, nous avons suivi la manifestation des Gilets jaunes à Grenoble. Avec notre caméra depuis 9 heures, du début du rassemblement près de la Tour Perret jusqu'à l'entrée de la délégation reçue par le Préfet de l'Isère aux environs de 14 heures. Puis par téléphone jusqu'à la fin de la garde à vue de Julien Terrier.
Nous vous en avons informé en continu sur notre site internet, et dans nos éditions télévisées du midi et du soir sur France 3 Alpes. En respectant scrupuleusement ce que nous constations sur le terrain, en sourçant précisément les informations officielles qui nous parvenaient par ailleurs.
Une vidéo qui désinforme
Dans une vidéo postée samedi à 19H30 sur la page Facebook du Mouvement National Contre La Hausse Des Taxes (Grenoble), deux "porte-parole" du mouvement isérois, Julien Terrier et Cédric Trivella, contestent notre traitement de l'information."On a vu les informations qu'ils ont relayées, elles n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé" affirme Cédric Trivella. Un propos outrancier, qui s'apparente, comme nous allons vous le montrer, à de la désinformation.
Nous avons bien sûr tenté de joindre Julien Terrier dès dimanche matin quand nous avons découvert cette vidéo surprenante, mais le "porte-parole" isérois semble désormais aux abonnés absents.
Quels chiffres ?
Dans la seconde partie de cette vidéo Facebook, à 1 minute 30 de la fin précisément, Julien Terrier déclare : "Je crois qu'ils ont dit qu'on était 200". Dans notre direct internet, nous mentionnons en effet le chiffre de "près de 200 manifestants", mais à 9 heures. En ajoutant dès 11H30 qu'"il y aurait désormais entre 500 et 1000 manifestants". Puis, à 11H40 "au moins 600 à déambuler dans les rues". De la même façon, dans notre reportage vidéo, nous avons mentionné les chiffres d'environ 300 au début du rassemblement près de la Tour Perret, et d'au moins 500 quand le cortège s'est engouffré dans le boulevard Agutte-Sembat. Cette première critique est donc -pour le moins- très approximative. Vérifiez par vous-même en visionnant notre reportage ci-dessous.
Quelle mobilisation ?
Cédric Trivella nous reproche également d'avoir dit que "du fait que Julien Terrier ait été embarqué, les personnes ne se mobilisaient plus". Toujours dans notre direct internet, nous écrivons précisément que "par communiqué, la Préfecture de l'Isère estime que 400 manifestants sont désormais rassemblés devant sa façade. Des manifestants - désorganisés en l'absence de leur leader -, selon les services de l'Etat."C'est une information officielle, sourcée comme il se doit, et qui a aussi son importance. Nous ne pouvons nous contenter de la seule parole des Gilets jaunes. Dans notre reportage vidéo, nous avons rendu compte de la continuité de leur mobilisation, malgré l'interpellation de Julien Terrier, depuis le rassemblement Tour Perret jusqu'à l'entrée des quatre délégués à la Préfecture.
L'un d'eux, Damien Guyot, a d'ailleurs été interviewé juste avant de pénétrer dans le bâtiment. Joint dimanche matin au téléphone, il est lui-même étonné des propos tenus par les deux porte-parole dans la vidéo Facebook.
Des dégradations... ou pas ?
Julien Terrier et Cédric Trivella nous reprochent enfin d'avoir fait part de leur intention de dégrader la Préfecture. "Comme quoi on aurait préparé aussi l'action avant pour dégrader la Préfecture", "que notre but c'était de la brûler...". Dans notre reportage, nous disons tout le contraire. Aucune allusion à ce supposé projet contre le bâtiment de l'Etat. Nous évoquons un rassemblement "pacifique" jusqu'à l'interpellation de Julien Terrier que nous relatons comme elle s'est passée.Notre caméra était toute proche comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Nous montrons dans la suite du reportage vidéo que des gilets jaunes, à plusieurs reprises, évitent des dégradations en prenant à partie des jeunes cagoulés qui veulent taguer des vitrines.
Au final, les trois critiques formulées dans leur vidéo par les deux "porte-paroles" du mouvement isérois, Julien Terrier et Cédric Trivella, nous semblent tout à fait infondées.
Nous ne pouvions pas laisser passer de tels propos.