Fairme, une start-up originaire de Grenoble, a développé un atelier qui transforme le lait en produits laitiers de manière totalement autonome. Aujourd’hui installée dans deux fermes, la jeune entreprise espère implanter ses ateliers dans une centaine d’exploitations d’ici à 2026.
Et si le lait pouvait passer du pis de la vache le matin au pot de yaourt le soir ? C’est ce que propose la start-up grenobloise "Fairme". Fondée en 2020, elle a développé un atelier 100 % autonome installé sur les exploitations agricoles. Ce petit cabanon en bois qui cache une machine secrète récupère le lait puis le transforme en produits laitiers divers et variés.
Le projet a déjà obtenu des financements de la part de l’Ademe (l'Agence de la transition écologique) et dans le cadre du plan d’investissement de France 2030. Pour le moment, deux "ateliers autonomes" ont été installés sur des exploitations, dont l’une à Saint-Nizier-du-Moucherotte en Isère.
Un avantage pour le producteur
Si Franck Baraggia a accepté de faire installer ce projet sur son exploitation, c'est avant tout pour des questions financières : "On a dit oui, car ça nous apporte un revenu supplémentaire. Fairme nous garantit un prix d’achat plus élevé qu’une coopérative. Le lait est acheté plus cher et on n'a aucune contrainte supplémentaire", témoigne-t-il. Point important aussi pour l’éleveur, la visibilité de son travail. Le lait n’est pas mélangé et le nom de l’exploitation est inscrit sur le produit transformé.
L’éleveur n’a donc rien à faire dans cette transformation, la maintenance de l’atelier est aussi assurée par la start-up. "Avec la traite du matin, vous pouvez avoir votre yaourt prêt à être commercialisé le soir même", commente Nathan Freret, cofondateur de Fairme. Les produits sont ensuite vendus à des structures de restauration collective, le plus vite possible.
100 ateliers d’ici à 2026
Le but de l’entreprise est aussi de mettre en avant les productions issues de l’agriculture biologique et le marché local. "On fait de la production à la demande pour limiter le gaspillage", explique-t-il. "On est sur un projet qui vient casser la chaîne alimentaire plus classique, qui permet de développer une gamme locale sans le faire peser sur l’éleveur", ajoute le jeune entrepreneur.
À présent, la start-up veut développer un plus grand nombre de ces ateliers autonomes. L’objectif serait d’avoir installé une centaine de structures d’ici à 2026 et de pouvoir transformer jusqu’à 1 000 litres de lait dans chaque exploitation.