Obligatoire depuis ce 9 août, le contrôle du pass sanitaire élargi entame aujourd'hui sa semaine de rodage. Comment voit-on la vie en QR code à Grenoble ? Comme on s'y attendait, la mise en pratique est quelque peu compliquée. Certains des usagers à la gare routière sont restés… sur le quai.
Déjà en vigueur depuis le 21 juillet dans les lieux de loisirs et de culture accueillant au moins 50 personnes, le pass sanitaire est donc étendu ce lundi à de nombreux lieux et activités de la vie quotidienne.
Une première semaine pour prendre ses marques dans la vie en QR Code. Le gouvernement a en effet octroyé une semaine de tolérance avant que ne tombent les sanctions.
Alors comment voit-on la vie en QR code à Grenoble ? Comme on s'y attendait, les réactions sont mitigées et surtout la mise en pratique est quelque peu compliquée. Dans des cafés, les clients que notre équipe a rencontrés se disaient plutôt satisfaits de pouvoir consommer "en toute sécurité" : "C'est finalement une très bonne chose. On peut circuler partout en se sentant en sécurité ? Je trouve qu'on devrait tous se faire vacciner". "Le café a le même goût, mais on se sent plus tranquille. De toute façon, on est bien obligés de s'y plier", dit un autre client.
Le gouvernement a annoncé laisser une semaine à tous pour se rôder, et a prolongé la validité des tests covid de 48 à 72 heures. Au- delà en revanche, les sanctions et amendes tomberont.
Ce matin, c'est plutôt dans le secteur des transports que le rythme était chamboulé. A la gare routière par exemple, "les contrôles font forcément faire perdre du temps à l'embarquement. On devrait déjà être partis, j'ai un bon quart-d'heure de retard", fait remarquer un chauffeur de car qui a dû refouler des voyageurs, deux femmes non vaccinées et sans attestation de test négatif. "Un refus non négociable, explique le chauffeur. Ce n'est pas nous qui faisons la loi, c'est comme ça, et puis c'était quand même annoncé depuis plusieurs jours".
Les deux passagères demandent alors "si elles peuvent se faire rembourser (leur) voyage, ou le reporter de quelques heures, le temps d'aller (se) faire dépister à la pharmacie d'à côté". Réponse de leur interlocuteur : "Il faut voir directement avec la compagnie de cars, ils ont peut-être pris des dispositions particulières".
Au final, à la montée du car où l'on contrôle aussi les identités, on compte quasiment moitié de pass, moitié de tests. Des usagers qui ont reçu un cycle complet d'injections dès qu'ils ont pu, d'autres qui attendent une deuxième injection comme ce jeune homme qui voyage depuis la Suisse et qui a dû "faire au moins trois tests d'affilée en très peu de temps pour pouvoir circuler librement" et qui trouve cela bien compliqué pour s'organiser.
Les transports publics entre régions sont tous concernés. L'utilisation du pass sanitaire est étendue à certains transports en commun, précisément pour "les déplacements de longue distance par transports publics interrégionaux". Trains, cars, avions et bateaux seront ainsi contrôlés, parfois de manière aléatoire, ou pas.
Le pass sanitaire consiste en une preuve de vaccination complète, une preuve de rétablissement du Covid-19 ou un test RT-PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures. Ce dernier délai était auparavant de 48 heures mais un décret a assoupli la règle.
De très nombreux lieux sont désormais concernés. Les cafés, bars et restaurants doivent réclamer la présentation du pass sanitaire. Les visiteurs et les patients doivent également fournir ce document dans les hôpitaux quand il s'agit de soins non urgents et programmés. Même chose dans les fêtes de mariage (mais pas à la mairie ou dans les lieux de culte), les salons et certains centres commerciaux. Voici la liste des endroits concernés.