La start-up iséroise Verkor a annoncé vendredi l'implantation d'un centre d'innovation dédié aux batteries pour véhicules électriques sur la presqu'île de Grenoble. Cette nouvelle structure devrait créer plus de 250 emplois directs.
La presqu'île de Grenoble accueillera bientôt un centre d'innovation dédié à la mobilité électrique. L'entreprise Verkor y construit actuellement son site de recherche et de développement où seront imaginés des batteries plus performantes et respectueuses de l'environnement pour les véhicules électriques. Pour la jeune entreprise iséroise, cette nouvelle implantation est un pari sur l'avenir.
"Les batteries vont remplacer le pétrole, estime Benoît Lemaignan, le dirigeant de Verkor. C'est le sujet de notre génération, celui des 100 ans qui viennent, voire plus. On va travailler à augmenter leur durabilité, leur densité, pour aller plus loin. Il reste beaucoup à faire, on va vraiment travailler les process de production. On est au tout début. L'industrie pétrolière a 100 ans, celle de la batterie une quinzaine d'années."
Le futur centre de recherche sera installé dans un bâtiment de 12 000 mètres carrés, encore en travaux. Il devrait être inauguré en partie avant l'été. Au total, cette nouvelle structure devrait créer plus de 250 emplois directs, selon l'entreprise. En 2021, un véhicule sur cinq vendu en France était équipé d'un moteur électrique ou hybride. La municipalité écologiste de Grenoble encourage l'initiative de Verkor et son projet de "mobilité décarbonée".
"Sur un site comme la presqu'île, il y a des enjeux de projets urbains, des enjeux industriels, d'avoir une capacité d'accueil d'entreprises, d'emploi, de production. On est en plein dans ce sujet qui permet de transformer la ville", souligne Vincent Fristot, adjoint chargé de la transition énergétique.
Apprendre à recycler les batteries
Mais derrière leur image verte, les batteries contiennent de nombreux métaux rares et sont souvent pointées du doigt pour leur impact environnemental. L'objectif de ce laboratoire géant sera aussi de former les nouvelles générations d'ingénieurs pour réfléchir à des batteries durables et recyclables.
"La fin de vie des véhicules électriques, ça sera plus tard, à partir de 2030 ou 2035. Pour recycler les batteries, on va d'abord procéder à la première étape avec nos propres déchets. On va apprendre à recycler avec les déchets de production, récupérer les matériaux de valeur. Puis on va préparer la deuxième étape qui sera de recycler les batteries de fin de vie", explique Gilles Moreau, cofondateur de Verkor chargé du développement durable.
Ces innovations pourraient devenir essentielles très rapidement avec l'essor annoncé des véhicules électriques. La Commission européenne réfléchit à une interdiction des ventes de véhicules thermiques à l'horizon 2035.